Mon Film du Jour : "L’Esquive"

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Le contrôle de police, réalité de la banlieue, vue par Abdellatif Kechiche dans le film L’Esquive, césar du meilleur film français 2005.


L’Esquive d’Abdellatif Kechiche a remporté quatre César en 2005 : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur espoir féminin (Sara Forestier).

L’histoire :

Abdelkrim, dit Krimo, quinze ans, vit dans une cité HLM de la banlieue parisienne. Il partage avec sa mère, employée dans un supermarché, et son père, en prison, un grand rêve fragile : partir sur un voilier au bout du monde.
En attendant, il traîne son ennui dans un quotidien banal de cité, en compagnie de son meilleur ami, Eric, et de leur bande de copains. C’est le printemps et Krimo tombe sous le charme de sa copine de classe Lydia, une pipelette vive et malicieuse…


Mon avis :

Lors de ma formation d’éducateur, j’ai eu la chance de voir l’esquive avant que celui-ci ne soit césarisé.
J’ai eu un avis très positif sur ce film et je pense que s’il ne l’est pas encore il deviendra un film culte.

Avec ce portrait d’adolescents qui se cherchent et se trouvent à travers le théâtre, Abdellatif Kechiche confirme l’acuité de son regard. Après LA FAUTE A VOLTAIRE, son excellent premier film consacré au parcours d’un sans-papiers à Paris, le réalisateur a posé sa caméra au cœur d’une cité.

Avec ce portrait d’adolescents qui se cherchent et se trouvent à travers le théâtre (ici le jeux de l’amour et du hazard de Marivaux), Abdellatif Kechiche à réalisé un film que l’on peut déjà qualifier de culte.

Il y observe avec beaucoup de tact mais sans complaisance les tourments de la jeunesse, et évite tous les clichés trop souvent de mise quand il s’agit de la banlieue. Ici, place à la poésie des mots et à la grâce des sentiments. Abdellatif Kechiche nous entraîne dans un marivaudage plein de tendresse autour des « jeux de l’amour et du hasard », auquel des ados terriblement attachants donnent une étonnante modernité. La principale violence que décrit le réalisateur est celle des sentiments, ceux qu’éprouve Krimo pour la jolie et impétueuse Lydia, et ceux des potes du jeune garçon, qui ne comprennent pas son attitude.

Derrière le langage et l’agressivité apparente de ces jeunes gens se cache en fait un trop plein d’émotion et de pudeur, ainsi que la difficulté à s’affirmer dans une société qui ne leur fait pas de cadeau. Mais attention, L’ESQUIVE n’est pas un pensum social, loin de là ! Il s’agit au contraire d’une oeuvre énergique et positive autour de sentiments universels. Une histoire simple, magnifiée par de jeunes acteurs remarquables et enthousiasmants, au premier rang desquels il faut absolument citer Osman Elkharraz et surtout Sara Forestier, la jeune interprète de Lydia, grande révélation du film qui, avec son énergie et sa personnalité a certainement une grande carrière devant elle .
Véritable plaidoyer pour le droit à l’amour et à la culture, L’ESQUIVE est un film intense et vibrant.

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