Présentation de notre motion Lubrizol

Conseil Municipal du 25 janvier 2013

L’information au cœur du problème

Une fois de plus, la gestion de la crise et de la diffusion de l’information n’a été ni performante ni transparente. En effet il n’y a pas eu de réelles mesures de prises, ni de consignes données à la population, ni d’information, et ce pendant plusieurs heures. Le seul message entendu encore et encore été que le Mercaptan était inoffensif. Néanmoins, des personnes ont été incommodées par des migraines, des irritations oculaires, des vomissements. Cela démontre bien qu’à minima une information sanitaire était nécessaire. D’ailleurs depuis la ministre de l’environnement a annoncé qu’une enquête administrative de précaution a été ouverte sur les responsabilités de Lubrizol.

 

Nous savons, qu’en France il est très difficile, voire impossible d’informer les gens lors de ce type de crise, par peur nous dit-on, de provoquer une panique inconsidérée dans les populations. Or, ici c’est l’inverse qui se produit ; c’est le manque d’information qui a provoqué une saturation des centres d’appel de secours Où des gens incommodés n’avaient qu’aucune information sérieuse à disposition. C’est dans cette situation que la panique se créée, et même pire, la suspicion et la méfiance vis-à-vis des autorités.

 

 

Pas toxique le mercaptan ?

Par ailleurs, la préfecture nous dit que les seuils de toxicité n’ont pas été dépassés. Il nous parait incroyable que dans un premier temps seules des mesures en sortie de cheminée ait été effectuées et que seulement mercredi aient été relevées des mesures dans les alentours. Il semblerait que le seuil d’alerte du Mercaptan soit à 100ppm, et que les relevés effectués en sortie de cheminée étaient de 80ppm. Soit. Mais alors pourquoi la population n’a pas eu connaissance du seuil des 20ppm à partir duquel les nausées et migraines apparaissent ? Seuil qui a dû être atteint lundi, puisque de nombreux cas de vomissements, irritations et migraines ont été signalés. A ce sujet, lors de la phase d’étude de la prescription du PPRT de Lubrizol en 2009, Air Normand avait demandé à être associé, dans le cadre de sa compétence première qui est le relevé de mesure dans l’air. Cela lui avait été refusé.

 

Ainsi nous nous devons d’être transparents dans ce genre de situation, d’informer les populations le plus rapidement et le plus justement possible. C’est le premier point de notre motion. Egalement il faudrait que les associations soient associées dans les cellules de crise lorsque malheureusement un incident de ce type se produit.

 

Futurs Aménagements des quartiers Ouest

Revenons sur le PPRT Lubrizol.

Suite à des modifications dans la classification des matières dangereuses, l’étude du nouveau site SEVESO seuil haut de Lubrizol a été créée en 2009.

Lors du conseil municipal du 2 avril 2010, notre groupe s’était abstenu par la voix de Guillaume Grima, sur la délibération de la prescription du PPRT Lubrizol.

En effet nous avions dénoncé à l’époque un périmètre qui excluait en cas d’explosion le risque de projections au-delà des murs de l’usine. PPRT que le préfet n’a toujours pas prescrit par ailleurs.

Ce qui bien évidement nous interroge sur l’emplacement futur quartier Flaubert, qui n’a « d’éco » que le nom. En effet, bien que nous soyons favorables à la reconversion en quartier urbain des anciennes friches industrielles, nous sommes septiques quant à l’avenir du Quartier Flaubert : sa localisation près du PPRT Lubrizol, les risques d’inondation dont nous discuterons un peu plus tard, la pollution des terres appartenant au Réseau Ferré de France et la proximité de la rocade sud III.

C’est pour cela que nous demandons que soit menée une réflexion sur les futurs aménagements urbains au regard de leur environnement, ce qui est le 2ème point de notre motion.

 

Enfin, nous demandons, et c’est le dernier point de notre motion, que soit constituer un fond public d’aide aux résidents pour la réalisation des travaux prescrits dans le PPRT, en attendant qu’une disposition nationale obligeant les industriels à assumer leur responsabilité, soit prise.

 

J’entends déjà certains orateurs m’expliquer que cette situation est l’affaire de la CREA et non de la Ville de Rouen. Je leur rappellerai que nous avons présenté au dernier conseil municipal. Une motion, alors votée à l’unanimité, sur les transports en commun. D’autres insisteront certainement sur le paradoxe industriel des populations et des élus. Lundi, j’étais à la tête d’une délégation écologiste en réunion de travail avec l’intersyndical de Pétroplus, ce qui nous posait la question de l’avenir du site, de sa dépollution et de la responsabilité de la Shell qui a exploité le site pendant 80 ans. Le paradoxe veut que cette même entreprise soit soutenue par de nombreux ministres pour effectuer des forages en mer de Guyane.

 

Vous savez, quand j’ai appris que cette odeur s’était répandue jusqu’à la région parisienne et dans le sud de Londres, je n’ai pu éviter de me poser cette question et finalement la réponse qui en découle trop souvent. Si les écologistes avaient, il y a quelques mois, émis cette hypothèse, qu’aurions-nous entendu ? Je crois pouvoir dire : «  Les Verts, ils exagèrent toujours un peu ».

 

Non, nous n’exagérons rien, nous nous battons sur le principe de précaution. Nous ne comparons pas les impacts de Fukushima et ceux de Lubrizol mais nous faisons de ce principe de précaution le nécessaire outil de transparence et de communication notamment envers les populations concernées.

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