Le Conseil européen ouvre la porte au gaz de schiste

  Au sommet européen du 22 mai à Bruxelles, le Conseil a notifié son « intention d’examiner la question d’un recours plus systématique aux sources d’énergies « autochtones » pour tenter de réduire les coûts.

    |  Actu-Environnement.com
Le Conseil européen ouvre la porte au gaz de schiste

L’exploitation du gaz de schiste est revenu sur le devant de la scène lors du sommet de l’Union européenne, le 22 mai 2013 à Bruxelles. De ce rendez-vous est ressortie la crispation des États membres autour de la question de l’indépendance énergétique et leur volonté de garantir un « approvisionnement durable à des prix abordables ».

Pour cela, le Conseil européen a arrêté une série d’orientations dans quatre domaines : l’achèvement d’un marché intérieur de l’énergie, interconnecté et pleinement opérationnel, un soutien aux investissements dans l’énergie, l’accroissement de l’efficacité énergétique et enfin la diversification de l’approvisionnement de l’Europe. Sur ce dernier point, il a ouvert la porte à l’exploitation du gaz de schiste.

« Un recours plus systématique aux sources d’énergies autochtones »

Le Conseil a en effet « l’intention d’examiner la question d’un recours plus systématique aux sources d’énergies autochtones sur terre et en mer, en vue de leur exploitation sûre, durable et efficace au regard des coûts, tout en respectant les choix des États membres en matière de bouquet énergétique« . Différents pays européens, comme le Royaume-Uni, la Pologne, ou l’Espagne, voient le recours aux gaz de schiste comme un levier vers une réduction du prix de l’énergie.

Coté Français, la fracturation hydraulique, seule technique disponible – pour l’instant – pour extraire le gaz de schiste, demeure interdite en France. Lors de la conférence environnementale, le gouvernement a confirmé cette opposition. Il a publié les arrêtés rejetant sept demandes de permis.

Les appréciations différentes de cette technique par des pays voisins pourraient toutefois poser des problèmes à l’avenir. Ainsi selon le quotidien le « Temps », la société Petrosvibri aurait découvert des « réserves significatives » de gaz de réservoir compact sous le lac Léman. S’il s’avère assez proche d’un gaz conventionnel, pour le récupérer, selon le quotidien, la technique d’extraction reste la fracturation hydraulique, avec les risques environnementaux associés pour cette réserve d’eau.

En Europe, le potentiel des ressources de gaz naturel serait de 46 Tm3, dont 35% de gaz de schiste, selon l’Union française des industries pétrolières. Cette perspective pourrait ouvrir l’appétit de certains.

   
Les principaux bassins de gaz de schiste en Europe © UFIP
   

Les États-Unis sont d’ors et déjà cité en exemple. Angela Merkel aurait notamment souligné lors du sommet, selon les Echos.fr, que « l’Europe souffrait d’un prix de l’énergie désormais deux fois plus élevé par rapport à celui constaté aux États-Unis« .

Vers un assouplissement des règles aux États-Unis

Par ailleurs, la nouvelle version de l’actualisation des normes de sécurité sur la fracturation hydraulique du département de l’Intérieur des États-Unis assouplit les règles par rapport aux précédentes propositions de 2012, selon les Echos.fr.

Premier élément : les industriels auront l’obligation de faire des tests d’intégrité mais sur un seul puits représentatif d’une zone géologique déterminée. Les ONG environnementales souhaitaient la réalisation de ces tests sur l’ensemble des puits.

Ensuite, si les exploitants de puits doivent déposer sur un site « FracFocus« , la liste des composants chimiques qu’ils utilisent pour fracturer les roches, ils gardent toutefois la possibilité de ne pas révéler leur composition.

Dorothée Laperche

Posts created 1543

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut