L’éolien offshore : essentiel pour la transition énergétique et pour le renouveau industriel de la Haute-Normandie

Le gouvernement annoncera au printemps quels opérateurs sont retenus suite à l’appel d’offres destiné réaliser la deuxième tranche du programme français de développement de plateformes éoliennes en mer. 2 sites ont été retenus, le premier entre l’ Île d’Yeu et Noimoutier, le second au large du Tréport, entre Haute-Normandie et Picardie, pour une capacité totale de production d’un gigawatt.

La réalisation de ce projet est indispensable pour qu’il soit permis d’espérer d’approcher les engagements internationaux de la France de porter la part des énergies renouvelables à 23% d’ici 2020 (ou quelques années plus tard…).

Elle revêt de surcroît, un caractère stratégique pour la conversion écologique de l’industrie haut-normande.

J’étais invité jeudi à témoigner de la position des écologistes haut-normands lors de la présentation à l’INSA de Rouen, de l’un des deux projets en présence, celui porté par le consortium CDF-SUEZ/Areva/Neoen/EDP Renewables .

L’information nouvelle du jour était l’annonce par Areva de la création de son pôle de recherche & développement sur l’éolien à Rouen, sur le technopôle du Madrillet, ou 100 emplois d’ingénieurs seraient créés… si l’offre du consortium est retenue.

J’ai parlé transition énergétique, développement industriel, pêche.

Ci dessous, de mémoire, au vu de mes notes, le message exprimé. ICI, le courrier adressé au Préfet de Région pour faire part des critères qu’il nous semble nécessaire de retenir pour le choix des projets.

” Je souhaite tout d’abord vous dire en quelques mots le sens de notre soutien global à ce beau projet de Parc des 2 côtes et ensuite partager une réflexion sur l’importance d’aboutir à une prise en compte exemplaire des enjeux de pêche

A ce moment un peu crucial… je veux en préalable adresser un message à l’Etat : le moment est venu de passer à l’action, de permettre la concrétisation de ce projet essentiel pour notre région, et pour notre pays, nous attendons par conséquent votre décision avec auatnt d’exigence que d’espoir.

Les enjeux environnementaux sont évidents : c’est un peu, beaucoup de la transition énergétique qui se joue là : élu écologiste je m’inscris dans la volonté du Président de la République de ramener la part du nucléaire dans la production nationale d’électricité à 50% d’ici 2025. On voit mal comment cet objectif pourrait être atteint sans un effort très conséquent de réduction des consommations et sans le développement massif des ENR. Nous avons besoin des éoliennes du Tréport pour réussir le transition énergétique, on me dit que vous pourriez les faire tourner avec un an ou deux d’avance, dès 2021, c’est tout ce que je vous souhaite.

Les écologistes ne sont pas toujours attendus sur les sujets économiques.

Je tiens donc à insister, ici, sur la valeur ajoutée économie et emploi du projet, dont il a été, à juste raison, beaucoup question depuis le début de cette réunion.

Comme vous le savez, nous vivons dans une région dont l’économie, la richesse, les emplois, la gestion de l’espace, les milieux naturels, sont particulièrement conditionnés par ce que nous appelons notre culture industrielle. Un certain nombre des filières industrielles qui ont fait notre fortune sont depuis plusieurs années en difficultés. La création de cette filière complète de l’éolien offshore en Haute-Normandie, de la R&D à l’exploitation des sites est une chance formidable. Une chance pour une économie qui se décarbonnerait en créant des industries nouvelles et attractives, une chance pour nos TPE et nos PME , une chance pour les compétences qui ont été fixées et développées chez nous dans les séquences précédentes, une chance, bien évidemment, c’est crucial, pour l’emploi. Le développement de ces activités, de ces métiers, est donc une opportunité pour les habitants de notre belle de région de retrouver une certaine « fierté » industrielle, c’est un écologiste qui vous le dit.

Je voulais aussi dire quelques mots sur les enjeux de prise en compte des préoccupations des professionnels de la pêche.

Le difficile dialogue entre les pêcheurs et votre consortium avait à l’origine du projet tout de la lutte du pot de terre contre le pot de fer.

Or, les hauts normands, qui sont favorables aux ENR sont aussi soucieux de la préservation des activités et des métiers de pêche, côtière et artisanale.

Au vu de la disproportion des forces et des intérêts en présence, je pense, messieurs les Présidents, qu’on pourra in fine évaluer la qualité sociale et humaine de votre projet, de tout votre projet, au soin que vous aurez mis à apporter des solutions à la profession des pêcheurs, pour construire les compromis nécessaires.

A l’évidence, les évolutions qu’on a pu constater ces derniers mois sur le fond et sur la forme du dossier sont très encourageantes.

Le choix de la turbine 8 MW qui réduit le parc à 62 turbines est évidemment très facilitateur.

Les mesures connexes annoncées, l’alignement des éoliennes et la disposition des câbles dans le sens des courants, l’ensouillage des câbles, sont également très positives et démonstratives du bon travail que vous avez su accomplir.

La protection de la zone des Ridens de Dieppe est aussi une décision très favorable.

On peut désormais former le vœu que le temps des oppositions et des conflits se dépasse et fasse place au moment ou tout le monde se retrouve autour de la table pour examiner les opportunités du projet et pour en optimiser les retombées, faire qu’il ne retire rien mais apporte des plus à notre filière pêche.

De ce point de vue, on va dans la bonne direction avec les travaux qui portent, avec le projet Terramer soutenu par l’Appel à projets énergie de la Région, sur la combustion économe et la propulsion gaz des navires. Nous savons tous à quel point la facture énergétique pèse lourd dans l’économie de la pêche. Voilà une opportunité, un plus, qui ne peuvent qu’être apprécié par les pêcheurs.

Dans le même esprit, là c’est l’écolo plus convenu qui parle, je crois qu’il faut regarder sans crainte mais plutôt avec beaucoup d’espoir les enseignements qui nous seront apportés par les différentes études scientifiques portant sur la biodiversité marine et les ressources nouvelles qu’on peut en escompter.

Le comité régional des pêches joue aujourd’hui son rôle de force de proposition. Je vous souhaite d’aboutir à des solutions positives pour toutes les parties prenantes”

crédit photo © picture-alliance­/dpa – Alpha­Ventus

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