A quand le non cumul dans le temps?

C’est un paradoxe français et le grand non-dit des municipales. Dans moins de deux mois, la plupart des maires sortants seront probablement reconduits dans les urnes. Parfois pour un quatrième, un cinquième ou un sixième mandat. Sur les 240 plus grandes villes, les possibles bascules, propres à renouveler de fond en comble les équipes municipales, n’excèdent pas la cinquantaine. Et si, le 30 mars, l’issue de certaines batailles emblématiques – à Marseille, Paris, Toulouse, Reims, etc. – signeront la victoire de l’un ou l’autre camp, elles ne suffiront pas à changer les visages des édiles. Pas plus que les quelques passages de témoins consentis ici ou là. Comme si les réformes engagées pour renouveler le personnel politique et redonner du souffle à la démocratie – parité, non-cumul des mandats – achoppait sur les maires. «Pour modifier vraiment la donne, il aurait fallu limiter le cumul d’un mandat dans le temps, indique un responsable PS. Nos militants y étaient favorables, mais personne ne savait où mettre le curseur. C’était compliqué techniquement et dangereux politiquement.» 

La carte électorale est pourtant édifiante. 25% des maires des villes de plus de 30 000 habitants occupent leur fauteuil depuis plus de dix-huit ans. Champion dans cette catégorie avec quarante ans passé à la tête de sa commune, le maire PS de Mérignac, Michel Sainte-Marie, a décidé de ne pas rempiler en 2014. Mais ni le maire de Créteil, Laurent Cathala, ni celui de Neuilly-sur-Marne, Jacques Mahéas, tous deux élus en 1977, ni celui d’Issy-les-Moulineaux, André Santini (UMP), installé depuis 1980, n’ont eu cette sagesse. Pas plus que les premiers édiles de Suresnes, Châtillon ou Franconville élus pour la première fois en 1983. Il y a plus de trente ans… En Europe, seule la Suède rivalise.

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