A Divion, les habitants dénoncent l’opacité sur le gaz de couche

Le Monde.fr | Mis à jour le | Par Maxime Vaudano

Le terril n° 33 de Divion (Pas-de-Calais).

Dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, Divion doit accueillir d’ici à la fin 2014 l’un des deux forages exploratoires d’European Gas Limited (EGL), qui devront valider le potentiel en gaz de couche de la région. Un projet « caché à la population » jusqu’à très récemment, à en croire Louis Sailly, un membre du collectif Gaz Houille 62, monté début février pour le faire capoter. « Je l’ai appris par un tract du collectif Houille-ouille-ouille dans ma boîte au lettre en janvier, confirme Alexis Dehondt, l’un des 7 000 habitants de la petite ville. J’en ai parlé aux gens du coin, mais personne n’est au courant. »

Le forage de Divion est pourtant dans les cartons de Gazonor et d’EGL depuis au moins deux ans. Il a reçu le feu vert de la mairie – qui n’a pas donné suite à notre demande d’interview – avant l’autorisation préfectorale délivrée à l’été 2013. « A l’époque des demandes de permis, la loi n’imposait pas de communication préalable au public de ce genre de projet, explique Christine Poilly, porte-parole du collectif régional Houille-ouille-ouille. L’opinion de la population n’a donc pas été prise en compte. » Louis Sailly, qui a interpellé le conseil municipal sur le sujet en décembre, assure que « sur vingt élus présents, seuls quatre ou cinq étaient au courant du forage ».

DES « ACTIONS » POUR FORCER EGL À FAIRE « MARCHE ARRIÈRE »

La vingtaine d’habitants qui composent actuellement le collectif Gaz Houille 62, habitants de Divion, Houdain ou Bruay-la-Buissière, s’inquiète de voir une plateforme de forage de 2 500 mètres carrés s’installer dans un champ situé à quelques centaines de mètres du centre-ville. « Comment on fait s’il y a un problème ?, s’interroge Alexis Dehondt. Pourra-t-on revenir en arrière ? » Les riverains craignent particulièrement une pollution des nappes phréatiques et un effondrement des sols – des scénarios qu’exclut l’opérateur EGL.

Dans l’entourage du propriétaire du champ en question, on dit « comprendre les préoccupations des habitants ». « Mais le terrain n’est mis à disposition que pour la phase d’exploration, pendant deux ans », ajoute-t-on. A son issue, les trous devraient être comblés, et une nouvelle procédure sera engagée par Gazonor et EGL afin d’entamer la phase d’exploitation.

Un argument qui ne convainc pas le collectif divionnais, qui annonce des « actions » pour faire faire « marche arrière » aux opérateurs.

 Maxime Vaudano
Journaliste au Monde.fr

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