Le statu quo européen sur les perturbateurs endocriniens irrite la Suède et la France

 


http://www.euractiv.fr/sante/la-commission-est-invitee-prendr-news-533864

Publié 03 mars 2014

Après l’appel des parlementaires français, la Suède a officiellement annoncé qu’elle déposerait plainte en l’absence d’avancée sur le dossier des perturbateurs endocriniens.

Les députés français veulent faire avancer le dossier des perturbateurs endocriniens. Ils ont publié un rapport révélant que la santé publique subit les effets négatifs des perturbateurs endocriniens. Il en ressort que l’inaction politique risque d’engendrer des surcoûts financiers dans le secteur de la santé.

Selon eux, l’UE doit adopter une nouvelle stratégie globale sur les perturbateurs endocriniens afin d’encourager l’action publique. Pour celà, les parlementaires estime qu’il faut établir une définition unique de perturbateurs endocriniens, qui se fonderait sur le critère de danger intrinsèque, et non sur la notion d’impact, mise en avant par l’industrie.

Les phtalates (composants chimiques du plastique), les produits ignifuges à base de brome (souvent utilisés dans les textiles ménagers ou les meubles) et les métaux, tels que le plomb et le mercure, sont des perturbateurs endocriniens.

Certaines de ces substances sont naturelles alors que d’autres, présentes dans les pesticides, les appareils électroniques, les produits d’hygiène personnelle et les cosmétiques, sont synthétiques. Certains additifs alimentaires ou contaminants présents dans l’alimentation sont également susceptibles de perturber le système endocrinien.

La Commission européenne envisageait à l’origine de publier une définition des perturbateurs endocriniens en décembre 2013, mais cette date a été reportée, car le commissaire à l’environnement, Janez Potočnik, a déclaré que la Commission souhaitait mener au préalable une étude d’impact.

En raison de ce retard, la ministre suédoise de l’Environnement, Lena Ek, a menacé le 26 février dernier l’exécutif européen de poursuite pour violation d’un accord financier.

« Si ce n’est pas fait d’ici deux mois, alors qu’il s’agit d’une question grave du point de vue de l’environnement et de la santé, nous entamerons un procès à l’encontre de la Commission, » a soutenu la ministre suédoise lors d’une intervention à une radio suédoise.

Génon Jensen, directrice exécutive au sein de l’ONG Alliance pour la santé et l’Environnement (HEAL), a également exhorté la Commission à respecter ses engagements et à publier une stratégie sur les perturbateurs endocriniens le plus rapidement possible.

« Un report de sa publication le temps que la nouvelle Commission se constitue signifierait aux yeux des citoyens européens que les procédures bureaucratiques priment sur leur santé et la prévention de maladies chroniques, » a-t-elle déclaré.

« En vue de réduire des problèmes de santé et des coûts pour les systèmes de santé inutiles, nous devons enregistrer rapidement des progrès en matière de politiques sur les perturbateurs endocriniens et entreprendre des initiatives en vue de réduire l’exposition des citoyens à des substances chimiques liées à des maladies chroniques », a-t-elle ajouté.

Prochaines étapes :

  • 13 mars 2014 :  date butoir pour émettre des commentaires dans le cadre de la consultation en ligne publique menée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur le composé chimique Bisphenol A.

  • Juin 2018 : date butoir pour le second enregistrement de substances produites ou importées dans des quantités allant de 1 à 1000 tonnes par an par producteur

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