Dans le documentaire “Avocats des étrangers“, « il n’y a pas une immigration il y a des immigrations » 

(fil-fax 24/10/14)

Le documentaire de 55 minutes “Avocats des étrangers“ du Rouennais Adrien Rivollier sera projeté en première diffusion samedi sur la chaîne parlementaire Public Sénat. Dans ce film, soutenu par le Centre national du cinéma (CNC) et par le Pole Image Haute-Normandie, le réalisateur dit vouloir « redonner un visage à l’immigration ce mot abstrait derrière lequel se cachent tout un tas de fantasmes. Car il n’y a pas une immigration, il y a des immigrations ».

A travers le métier d’avocats, le film aborde la question de l’immigration sans tabous, sans détours, et sans militantisme béat. Il met en évidence les enjeux qui se cachent derrière la volonté farouche d’un individu à résider en France. Il met également en exergue le choc de deux problématiques. Celle de l’étranger pris individuellement dans son histoire et celle, plus globale, d’un Etat qui s’interroge : Quels droits donner aux étrangers ? Faut-il contrôler l’immigration ? Où placer la limite ?

Dans la salle d’attente du cabinet rouennais Eden spécialité en droit des étrangers, c’est la cohue. Dans ce microcosme « dépositaire d’histoires de vies en devenir, toutes suspendues à une décision de justice », des bébés pleurent, des adultes parlent mongol, russe, malgache, arabe, chinois. Tous attendent leur rendez-vous. 
Ici on s’est spécialisé dans le droit des étrangers. En 4 ans, « 5.800 affaires impliquant des étrangers de plus de 30 nationalités y ont été défendues », expliquent les avocats. Les attentes sont multiples ; demandes de droit d’asile, de titres de séjours, naturalisation, menace d’expulsion du territoire, placements en centre de rétention.

Le film ne cède pas à la facilité. Comme l’on aurait pu le supposer il ne milite pas en faveur d’une régularisation de tous les sans-papiers. Mais toutes ces histoires d’immigrés qui se succèdent à l’écran interpellent. La majorité d’entre elles racontent indirectement l’histoire de France, celle de la colonisation, celle des inégalités Nord-Sud. Quand une femme sénégalaise sollicite Me Cécile Madeline pour faire venir son mari en France, elle dépose sur son bureau une médaille du mérite de l’armée française obtenue en 1946 par le père de ce mari. Et l’avocate de lui répondre : « Je suis désolée Madame Ngoun c’est beau cette médaille du mérite, mais je ne peux rien faire avec ça… ». Ce genre de scène revient souvent dans le documentaire, notamment près d’étrangers Algériens ou Marocains qui ont combattu pour la France lors de la Seconde guerre mondiale. « Considérés Français pour le pire et recalés de la République pour le meilleur », commente Adrien Rivollier.

• Diffusion samedi 25/10 à 22h (Rediffusion le 1/11 à 15h15). http://adrienrivollier.fr/

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