Atelier d’écriture: Vies stéphanaises, la suite

L’association Art Scène publie le deuxième tome de Brèves stéphanaises, un recueil de poèmes et de nouvelles écrits par des Stéphanais au (long) cours d’un atelier d’écriture. Depuis dix ans, Olivier Gosse arpente le territoire stéphanais à la rencontre des mots des habitants. Au fil de la collecte, l’ont rejoint les "passeurs de parole", un groupe de Stéphanais qui, à l’occasion d’un déclic, a soudain mûri en atelier d’écriture. "Au début, l’écriture était ponctuelle, elle se limitait au recueil de témoignages, se remémore Olivier Gosse de l’association Art Scène, et puis une habituée m’a un jour fait part de son désir d’écrire."
Un groupe s’est fédéré autour de cette envie commune, se retrouvant tour à tour au centre socioculturel Jean-Prévost et à l’Ehpad Michel-Grandpierre. Il n’en fallait pas davantage pour que les idées s’engagent sur le chemin plus ou moins tortueux de la page blanche. "Écrire, c’est penser à quelque chose et le raconter, le mettre noir sur blanc", témoigne Olivier Gosse.
Préférant peut-être le plaisir collectif aux affres de la création solitaire, le groupe s’est prêté aux consignes d’Olivier Gosse. De ses contraintes formelles ont alors surgi des textes aux formats variés, rimés ou en prose. Quand certains évoquent le haïku par leur capacité à saisir en quelques mots la fragilité et la fugacité des choses ("Peureux comme un lièvre,/ Tremblant, l’œil affolé, sous les fougères."), d’autres, plus proches de la nouvelle ou du théâtre, fonctionnent comme un kaléidoscope, comme autant de tranches de vie diffractées par les petits miroirs imparfaits du quotidien.
La même première phrase ("Décidément, personne ne me comprend") peut ainsi ouvrir plusieurs univers miniatures très différents. L’incongruité des paysages et des personnages imposés ("Pyramide de Kheops", "Grand Canyon", "De Gaulle" ou "Attila") tranche avec le banal de la situation relatée, mais pour un résultat chaque fois étonnant. On passe alternativement de la peau d’un Turc ne parlant pas le français à celle d’un salarié réclamant des vacances à son patron ou encore à celle du cardiaque lorgnant sur un petit verre de digestif. "On s’amuse, confirment les participants unanimes, on partage nos textes et c’est un vrai plaisir."
• Mardi 9 décembre à 14h dans les locaux de l’Aspic et jeudi 22 janvier à 18h, à la bibliothèque Elsa-Triolet.
Brèves stéphanaises, tome 2, Christophe Chomant éditeur, 13€.

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