François Fillon vante un budget de “reprise”, fait d'austérité
Augmentation du forfait hospitalier, baisse de la prime à la casse, retraites-chapeaux plus taxées : François Fillon fait une série d’annonces dimanche dans le JDD, défendant un budget 2010 “volontariste et vert”.
Pour l’imposition des indemnité d’accidentés du travail, le premier ministre ne recule pas.
Mesure qui était annoncée mais pas encore chiffrée : la hausse du forfait hospitalier qui va passer de 16 à 18 euros. Par ailleurs, il y aura un “déremboursement de médicaments non indispensables”, assure-t-il, s’engageant en contrepartie à ce que les cotisations “n’augmentent pas en 2010″.
Autre révision : la prime à la casse, qui avait été instaurée pour stimuler le marché de l’automobile frappé de plein fouet par la crise économique. Elle sera maintenue l’an prochain mais diminuera progressivement, de 1.000 à 700 euros au 1er janvier puis à 500 euros au 1er juillet.
Cette modification figurera dans le budget 2010, celui de la “reprise” même si, précise-t-il, le chômage va continuer à augmenter au premier semestre. “L’économie française recommencera à créer des emplois quand elle s’approchera des 2% de croissance. J’espère que nous serons sur cette trajectoire courant 2010″, explique-t-il.
Le budget 2010, François Fillon le présente comme “volontariste et vert”.
Il annonce ainsi le “prolongement de mesures de soutien à l’économie” comme le doublement du prêt à taux zéro ou l’exonération de charges sociales pour les très petites entreprises qui embauchent.
Par ailleurs, pour plus d’”équité”, François Fillon annonce que les retraites-chapeaux, le plus souvent destinées à fidéliser les hauts dirigeants dans près de 800 grandes entreprises, seront plus “fortement taxées” sans préciser cependant dans quelle proportion.
Pour ce qui est de la fiscalisation des accidentés du travail, François Fillon a prudemment affirmé qu’il comprenait “l’esprit” du projet, décrié à gauche comme à droite, tout en rappelant qu’il n’émanait pas du gouvernement et que “toutes les options” étaient encore sur la table.
Nicolas Sarkozy avait le même jour apporté son soutien à cette initiative, qui a depuis suscité l’irritation d’une partie des responsables de l’UMP.
Au rayon “vert” le Premier ministre met la taxe carbone qu’il a rebaptisé la taxe anti-carbone. “Je préfère l’appeler ainsi, pour rappeler son objectif”, affirme-t-il, persuadé qu’à terme “cette mesure sera acceptée comme un outil efficace au service de l’environnement”.
Il y inclut également une série d’avantages fiscaux pour l’achat de logements répondant aux critères de respect de l’environnement, comme une déduction de 25% des intérêts d’emprunt.
Au final, le Premier ministre prévoit un déficit public de 115 milliards d’euros après un chiffre record de 140 milliards cette année – soit 8,2% du PIB contre une estimation de 7,5% jusque là.
En outre, mettant un terme aux spéculations, le Premier ministre annonce le remplacement de Pierre Gadonneix à la tête d’EDF sans pour autant donner le nom de son successeur qui doit être désigné au cours d’un conseil d’administration dimanche soir, assurant qu’il n’y aura pas de “critère politique”. Henri Proglio, PDG de Veolia environnement, est donné comme le grand favori.
Gadonneix est dans une situation délicate depuis ses demandes de hausse des tarifs de l’électricité en début d’été, qui lui avaient valu d’être tancé par le gouvernement.