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PASCAL PARAPEL, ADMINISTRATEUR DE LA CAISSE DE RETRAITE PRO BTP ET ARCCO, ET YOLANDE GRAFFIÉ, ADMINISTRATEUR À LA CAISSE NATIONALE DE L’ASSURANCE VIEILLESSE, IRCANTEC.
La réforme des retraites sera le combat primordial de 2010. Hors de question pour Yolande Graffi é et Pascal Parapel de louper le rendez-vous, car « le gouvernement nous prépare une réforme définitive, une mise à mort du système par répartition, pour les trente prochaines années ». Du coup, ils veulent prendre les devants. « Depuis plusieurs années, nous avons engagé une bataille revendicative sur le dossier des retraites qui s’est accélérée en 2008 », affirme Yolande. Une réflexion qui aujourd’hui aboutit à la proposition d’une « maison commune des régimes de retraite ». Explication de texte des deux délégués : « Ce serait un outil pour garantir à l’ensemble des salariés, du public comme du privé, un socle commun basé sur une retraite à soixante ans face à la multitude des régimes de retraite qui existent en France, afin d’enrayer la division que le gouvernement et le Medef voudraient mettre dans ces différents régimes. » Un concept nouveau qui fait débat dans le syndicat. « Heureusement ! Cette proposition est nullement figée, confie la jeune syndicaliste. Elle a encore besoin d’être retravaillée, de s’enrichir des débats à partir de la réalité du terrain. Mais elle a le mérite de préparer le rendez-vous 2010. » Dans la salle plénière, comme dans les allées du congrès, l’éternel débat sur l’abandon des 37,5 annuités continue de faire entendre sa petite musique. Une ritournelle qui, selon la déléguée, ne tient pas compte de l’évolution du salariat. « Aujourd’hui, un jeune entre dans une entreprise en moyenne à vingt cinq ans. Cela s’accompagne d’une plus grande précarité. Si on applique la règle des trente-sept annuités, cela risque de les faire partir après soixante ans. Tout ceci me fait penser au nouveau statut du travail qui avait suscité énormément de critiques. » Dans la fédération de la construction, la reconnaissance de la pénibilité est « un préalable à toute négociation sur le futur régime de retraite ». Pour Pascal, cette reconnaissance inclut deux éléments : de partir à la retraite au bon moment, grâce à un départ anticipé, et surtout de partir en bonne santé. Et tous les deux sont d’accord, ils ont du pain sur la planche. Le discours des jeunes aujourd’hui est : « De toute façon, la retraite, nous, on ne la connaîtra pas », déplore Yolande. « Une rupture intergénérationnelle sur laquelle s’appuie le gouvernement aujourd’hui. La maison commune des régimes de retraite est une réponse qui permet de rompre avec cette division », assure-t-elle. Mais tout dépendra « du rapport de forces que nous serons en capacité d’assurer et de notre capacité à mettre les salariés en mouvement, affi rme Pascal. Et dès demain nous devons organiser des journées d’étude et de formation, car il réside encore quelques grandes incompréhensions au sein de la CGT. Il faut armer les militants afi n qu’ils puissent aller à la rencontre des salariés. Et que ces derniers s’emparent de ce dossier ».