Défendre la retraite aussi pendant l’été

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Les syndicats ont pris l’initiative d’organiser 
une journée 
de mobilisation aujourd’hui, veille du 14 Juillet, 
pour faire entendre leur exigence d’une autre réforme des retraites. Le projet de loi gouvernemental est examiné 
en Conseil 
des ministres 
ce matin. Le Front de gauche lance une pétition. 

Pour sa première prestation télévisée depuis le 25 janvier, le président de la République, qui veut tourner la page du feuilleton Woerth/Bettencourt, a choisi de « parler de l’essentiel », c’est-à-dire tenter de convaincre des Français qui ne le sont pas que sa réforme des retraites est « juste ». Peine perdue, les syndicats et l’ensemble de la gauche politique ne sont pas décidés à laisser la moindre marge au gouvernement dans l’affrontement engagé sur cette réforme.

Alors que le texte est présenté ce matin en Conseil des ministres, avant d’être discuté cet après midi en Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa et FO) a appelé à se mobiliser en ce jour de veille de fête nationale. À Paris, le rendez-vous est fixé à midi devant le ministère du Travail. La plupart des leaders syndicaux y seront, comme Bernard Thibault pour la CGT, François Chérèque pour la CFDT, ou Alain Olive pour l’Unsa.

 

Faire monter la pression jusqu’à la rentrée

Un peu partout en France sont organisés des rassemblements, pique-niques, réunions symboliques, pour faire monter la pression jusqu’à la journée de grève et de manifestations du 7 septembre. « Tout l’été on continue ! » affiche la CGT sur son site, décidée à poursuivre sa campagne de signatures de sa carte pétition jusque sur les lieux de vacances.

Car, même si l’affaire Woerth a relégué la réforme des retraites au second plan de l’actualité, les syndicats continuent de la rejeter en bloc. « FO refuse tout recul de l’âge de la retraite et toute nouvelle augmentation de la durée d’assurance et considère que cette réforme est injuste socialement et inefficace financièrement », écrivait hier Jean-Claude Mailly, secrétaire général, dans un courrier adressé à Éric Woerth, le ministre du Travail. Marcel Grignard, le secrétaire général adjoint de la CFDT, critique un « projet de réforme injuste ». « Il est essentiellement à la charge des salariés, accuse-t-il, ne vise que le court terme et ne règle pas les problèmes pour l’avenir. »

Devant ce front syndical, l’Élysée a tenté d’afficher une posture de concertation. Mais les rencontres avec les syndicats n’ont rien donné et le projet présenté ce matin ne différera sans doute pas de celui qui avait été dévoilé par Éric Woerth le 15 juin. « Nous ne reviendrons pas sur les mesures d’âge parce qu’elles sont sérieuses, elles sont aussi socialement tout à fait acceptables », a prévenu le ministre, ajoutant de façon plus péremptoire encore que « si on retire le projet, il n’y a plus de système de retraite ». Nicolas Sarkozy avait fait mine de laisser ouvertes les questions de la reconnaissance de la pénibilité, des carrières longues et des polypensionnés. Les discussions entamées ont montré que le gouvernement n’était en rien disposé à entendre les revendications syndicales.

Il ne semble pas plus enclin à entendre les propositions de la gauche parlementaire. Appuyant l’idée qu’il faut élargir le rapport de forces, le Front de gauche a décidé d’être « de tous les rassemblements unitaires initiés en France ». Le PCF, le Parti de gauche et la Gauche unitaire lancent aujourd’hui une campagne de pétitions pour le retrait du texte gouvernemental et pour appuyer le projet alternatif déposé par les députés communistes et du PG à l’Assemblée nationale.

Paule Masson 
et Olivier Mayer

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