syndicalisme jaune
On entend souvent parler de « syndicalisme jaune » ou de « syndicaliste jaune », mais qui sait vraiment ce que cela signifie ? Un peu d'histoire. A l'origine, le mouvement syndical qualifié de jaune regroupait en fait les syndicats et syndicalistes s'opposant au syndicalisme de classe et de masse. On les disait « jaunes » par rapport aux « rouges ».
Le terme lui-même vient du mouvement créé par Pierre Biétry, le 1er avril 1902, la « Fédération nationale des jaunes de France ». Petit à petit le qualificatif jaune devint, dans le langage courant, synonyme de traître ou de vendu. D'ailleurs, le nom de « jaunes » viendrait à l'origine de la couleur des vitres du syndicat jaune, régulièrement brisées et finalement remplacées par du papier huilé. On dit aussi que cela viendrait de la couleur des œufs fréquemment lancés sur ce local.
Aujourd'hui, on appelle couramment « jaune » un syndicat supposé complice de la direction et généralement acheté par celle-ci de diverses façons. Cela va de la tristement classique enveloppe garnie aux heures de délégation complémentaires pour les syndicalistes corrompus, avantages divers (attribution d'un statut cadre, invitation dans certaines instances…), en passant par un laxisme conscient sur les notes de frais, sans oublier le gonflement de l'allocation annuelle destinée à la section syndicale de l'entreprise. Souvent la direction en profite aussi pour fermer les yeux et se boucher les oreilles sur les malversations du syndicat en question. En soi, cette complicité passive représente aussi un avantage non négligeable…
Quel intérêt pour l'entreprise de monnayer ainsi un syndicat aussi complaisant et renégat ? Elle sait qu'en échange et sans que cela soit systématiquement explicité, le syndicat en question, non seulement se couchera docilement devant toutes les décisions prises et signera tout ce qu'elle lui proposera de signer mais de plus servira bien souvent à l'aider à faire passer ses messages auprès des salariés. Le syndicat jaune contribue aussi fréquemment, par exemple, à éviter ou à faire capoter des mouvements de grève. Abusant de sa position institutionnelle de défenseur des salariés, le syndicat jaune n'est en fait qu'une courroie de transmission de la direction. Dans les faits, syndicalistes véreux et direction peu scrupuleuse sont bien souvent condamnés à une solidarité sans faille, les uns et l'autre se tenant par leurs
compromissions mutuelles. (cliquez)
article pris sur le site de la CFE/CGC
Dans les jours qui viennent une information sera distribuée aux salariés d'EUROPAC papeterie de ROUEN qui fera le point sur les dernières négociations NAO ainsi que la triste mascarade sur notre mutuelle.