Il n’y a pas de pénurie de blé, de riz ou de sucre et pourtant les prix explosent. Le spectre de nouvelles émeutes de la faim, comme celles de 2008, se profile. L’assujettissement de l’agriculture aux lois du marché capitaliste, la libéralisation des échanges agricoles et la mise en concurrence des agricultures du monde imposés par les organismes internationaux et l’impérialisme étatsunien et européen conduisent à la casse de tous les outils de contrôle et de régulation des marchés agricoles. Cette logique capitaliste engendre une volatilité des prix agricoles et se nourrit des appétits de profits des grands groupes agroalimentaires, du négoce et des fonds d’investissements qui spéculent sur la famine. Cette spéculation sur les produits agricoles et alimentaires et l’augmentation du nombre de personnes souffrant de la faim mettent au banc des accusés les intérêts privés dominant l’alimentation.
Les pays capitalistes développés sont tout aussi concernés. En France, la polémique enfle autour de la répercussion de la hausse des prix agricoles. D’un côté, les industriels agroalimentaires veulent répercuter cette hausse sur leur prix de vente à la grande distribution. De son côté, l’hégémonie octroyée par Sarkozy à celle-ci sur les négociations commerciales lui donne le pouvoir de peser sur agriculteurs et industriels afin de maintenir ses marges. En fin de compte, les plus puissants imposent leurs objectifs.
Les gesticulations de Sarkozy, dans le cadre de sa présidence du G20 pour réguler les marchés agricoles ne pourront pas faire oublier son accord total avec l’assujettissement de l’agriculture aux lois du marché capitaliste. Les salariés, nombre d’agriculteurs, les consommateurs sont les premières victimes de ces logiques destructrices de rentabilité financière. Ils en subissent de nouveau les conséquences.
Le gouvernement français doit sortir de cette logique et imposer des politiques publiques de régulation des prix et des marchés agricoles. Il doit revenir à un contrôle public des prix alimentaires. Dans le même temps, le patronat doit répondre aux revendications d’augmentation des salaires pour une relance réelle de la consommation.
Communiqué de la Fédération Nationale Agroalimentaire et Forestière CGT (FNA-CGT)