Le haro du patronat sur les chômeurs âgés

UNEDIC

 

Le Medef a proposé, hier, lors de la deuxième séance de négocation de l’Unedic, des mesures d’économies pour l’assurance chômage aux dépens des chômeurs de plus de 50 ans.

Le patronat a sorti ses griffes. Hier, lors de la seconde séance de négociation sur la convention d’assurance chômage de l’Unedic, organisme de gestion paritaire, il a présenté un projet d’économies drastiques en brandissant les 11 milliards de déficit prévus fin 2011. En tête, le Medef a proposé d’effectuer des coupes claires sur les plus de 50 ans. Et tant pis si la hausse du nombre de chômeurs âgés est de 16,3 % cette année.

Au menu des hostilités : le passage de 50 à 52 ans pour bénéficier des 36 mois d’indemnisation. Le patronat a déjà calculé 100 millions d’euros d’économies. Les chômeurs de 50 ans ne toucheraient plus que 24 mois d’allocations. Ce qui est peu quand on sait la difficulté de trouver un emploi à cet âge. Le clou de ces propositions étant le recul de 61 à 62 ans pour le maintien des droits Unedic des personnes n’ayant pas tous leurs trimestres à l’âge légal de départ en retraite. Autrement dit : après les 36 mois d’allocation chômage dus aux seniors, la demande de maintien de cette aide ne pourra plus être formulée avant 62 ans. Les sans-emploi de 61 ans devront attendre un an avant de solliciter une prolongation. Une durée de carence qui les ferait tomber dans les minima sociaux. Le Medef a estimé ce bricolage à 150 millions d’euros. La réforme des retraites, avec le recul de l’âge légal de 60 à 62 ans, ne produira ses effets qu’en 2014 sur l’Unedic. Mais le patronat est déjà en quête de fonds.

Pour Gabrielle Simon de la CFTC, la ligne rouge a été franchie. « Si ce recul des bornes d’âge est dans la convention, nous ne la signerons pas. » Maurad Rabhi, de la CGT, a dénoncé une provocation et un patronat qui ne sait plus discuter. Marie-Françoise Leflon, de la CGC, a invité le patronat à considérer le nombre de ruptures conventionnelles qui explose chez les seniors. Patrick Bernasconi, négociateur pour le Medef, a martelé que ces questions étaient « importantes ». Si le patronat a frappé un grand coup hier, c’est pour imposer le statut quo. Et maintenir la convention actuelle, signée en 2009. Une posture partagée par une majorité des syndicats, hormis la CGT. Prochaine séance de négociation le 3 mars.

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