Les Papeteries de Veuze et Saint-Michel entre chaud et froid

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 Les délégués syndicaux des Papeteries de Veuze à Magnac ont réuni hier après-midi le personnel pour faire le point sur une situation qui ne cesse d'évoluer. Photo Phil Messelet

Les Papeteries de Veuze et Saint-Michel n'en ont pas fini avec les incertitudes Après le retrait de Tops Consult, l'Américain Open Gate s'intéresse aux premières Le Cognaçais Thiollet aux secondes.

Vous faites quoi pour le colis de Noël ?» En plein rassemblement des salariés des Papeteries de Veuze hier à Magnac, la question est arrivée comme un rire bien jaune. A la mesure de l'incertitude qui plane toujours sur le sort de l'entreprise comme de sa collègue de Saint-Michel (lire encadré). Les Papeteries de Veuze vont-elles gagner un sursis de trois mois avec l'arrivée d'un nouveau repreneur potentiel ?

C'est ce que plaidera en tout cas lundi matin Jacky Bouchaud, le président du tribunal de commerce, devant le parquet. Tout a basculé à nouveau jeudi avec le retrait de Tops Consult, l'ancien repreneur dont l'offre était examinée par les deux comités d'entreprise. «Un chasseur de subventions qui ne proposait que du vent», dénoncent les syndicats CGT et CFDT, éprouvés par les revirements permanents du dossier. «C'est très difficile à suivre, car ça change d'heure en heure», avouent les délégués de Veuze, qui ont convoqué hier après-midi les 90 salariés. Alors que tout aurait pu s'arrêter là, un autre repreneur s'est manifesté. Open Gate, un fonds d'investissement américain qui vient de racheter Norampac dans le Nord-Pas-de-Calais. Norampac, c'est le concurrent de Veuze.

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«On fait les mêmes produits, les mêmes marchés, détaille Eric Depeser, trésorier du CE, CGT. C'est un projet industriel qui peut tenir la route. C'est en tout cas le seul espoir pour nous.» «Déjà, ils ont de l'argent», lance Claude Decoux, délégué CGT.

Tout n'est pas perdu, mais rien n'est gagné. C'est le message délivré en substance par les représentants du personnel aux salariés de Magnac. Si tout va bien, le tribunal accordera lundi une autorisation spéciale de poursuite d'activité aux Papeteries de Veuze, qui gagne encore de l'argent, le temps qu'Open Gate puisse présenter une offre.

Soit trois mois à partir du 16 mars, date butoir légale au terme des six mois de liquidation judiciaire. «On sera hors-la-loi, normalement, on ne peut pas aller au-delà de six mois, confie Jacky Bouchaud. Mais il faut être courageux et optimiste de temps en temps: il y a eu quelque cas de poursuite d'activité en France. Pourquoi pas sur Angoulême?»

La lettre d'intention d'Open Gate, elle, est arrivée sur le bureau de Jacky Bouchaud hier après-midi. C'est déjà ça. Autres points positifs mis en avant hier par les délégués syndicaux: le soutien des collectivités et du président du tribunal de commerce. Hier ils ont rencontré des banques. Une au moins est prête à ouvrir le dossier.

«Les collectivités peuvent intervenir de différentes façons, fonds d'investissement d'accompagnement, avances remboursables ou garanties d'emprunt, explique Jean-François Dauré, maire de La Couronne et conseiller général qui coordonne le comité technique réunissant Région, Département et GrandAngoulême. Dès que les offres seront formalisées, on pourra travailler dessus, en fonction de la qualité de leur stratégie industrielle.»

Un projet que tout le monde appelle de ses voeux, mais qu'il restera à vérifier, tant les déconvenues ont été nombreuses sur ce dossier. «Comment vivez-vous la situation?», demandait hier Philippe Lalue, le délégué CFDT de Veuze, à l'ensemble du personnel. «C'est déjà un sursis de 48 heures», soufflait un salarié en guise de réponse.

Saint-Michel bientôt en liquidation

Une chose est sûre, c'est que le destin des Papeteries de Veuze et Saint-Michel (180 emplois), réuni en 2009 par Alain Dubois, se conjuguera à l'avenir au pluriel. Alors qu'un groupe américain vient de se déclarer officiellement intéressé par la reprise de Veuze à Magnac), le cartonnier cognaçais Thiollet s'est manifesté pour reprendre le site de Saint-Michel. «Une offre sérieuse et un dossier intéressant d'une entreprise qui cherche à compléter son activité», juge Jean-François Dauré, qui coordonne le travail des collectivités sur le sujet.

En raison de problèmes de trésorerie, les Papeteries de Saint-Michel, qui étaient jusqu'à présent en redressement judiciaire, seront très probablement mises en liquidation lundi par le tribunal de commerce. Une procédure dans laquelle est engagée aujourd'hui sa collègue de Veuze. Et qui peut, on le voit, être prolongée au moins de six mois en fonction du contexte.

Charente libre

Papeteries de Veuze et St-Michel : le choix du repreneur repoussé

Selon Jacky Bouchaud : Président du tribunal de commerce «ça évolue même pas d’heure en heure mais de minute en minute», explique Jacky Bouchaud. Le tribunal de commerce qu’il préside devait choisir le repreneur des papeteries de Veuze et Saint-Michel (190 emplois) ce lundi.

«Mais la chambre du conseil devrait repousser la décision sous quinzaine», le tour de table n’étant pas encore bouclé. Entre des discusssions «très chaudes» avec l’un des repreneurs ‘favoris’ au sujet du prix de la transaction, mais aussi l’arrivée de nouveaux candidats «comme cette cartonnerie de Cognac intéressée par l’un des deux sites», Jacky Bouchaud a passé plus d’une quarantaine de coups de fil, rien que merc redi sur le sujet.

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Il se satisfait en tout cas du soutien de toutes les collectivités «comme  la Région qui fait tout ce qu’elle peut et même plus encore, ou encore GrandAngoulême».  

 

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