Crise de l’europe, derriére le ouf du gouvernement, regardons l’avenir et le contenu un peu flou d’un accord qui reste à tester!

Gigantesque transfert des fonds privés vers le public.

Un an de tergiversations et les dirigeants
européens ont fini par admettre ce qu’ils refusaient jusque-là : la Grèce est insolvable. Et ni les plans d’austérité, ni les privatisations massives, ni la déflation généralisée ne pouvaient la
sortir de cet état. Par peur de voir le pays exploser et la contagion gagner l’Italie et l’Espagne, les dirigeants européens ont accepté de donner du temps à la Grèce pour redresser son
économie.

Un nouveau plan d’aide de 109 milliards d’euros, financé par l’Europe et le FMI, est prévu dans
des conditions radicalement différentes. La durée des nouveaux comme des anciens prêts sera allongée pour être portée de sept ans et demi à quinze ans. Le taux sera réduit entre 3,5% et 4% –
correspondant à la mutualisation des taux des autres pays européens prêteurs – contre près de 6% actuellement. Le Portugal et l’Irlande, qui eux aussi sont sous assistance financière européenne,
bénéficieront des mêmes conditions.

En contrepartie de ce nouvel effort européen,
l’exigence que les créanciers privés soient mis à contribution, reste assez flou.

Les créanciers privés auront donc le choix de leur « contribution volontaire » : L’institut de
la finance internationale a déjà retenu l’option qui lui semblait préférable, elle privilégie pour les créanciers bancaires un échange des titres contre le rachat de nouvelles obligations à
trente ans, garanties par les titres européens les mieux notés.

Ce qui revient à un transfert du risque du
secteur privé vers le public.

Car c’est l’Europe qui se porte garante en dernier ressort. Il n’est pas sûr que la Grèce et
l’Europe gagnent à ce change.

 Aucun des responsables européens ne donnait les
mêmes chiffres sur le montant de la contribution des créanciers privés. N Sarkozy a évoqué des prêts de 135 milliards sur trente ans. S Berlusconi parlait lui de 130 milliards sur quinze ans.
L’Institut de la finance internationale indiquait de son côté que les banques créancières de la Grèce apporteraient 135 milliards entre 2011 et 2020. Sur ces 135 milliards, 54 seraient versés
d’ici à 2014, selon elle. 37 milliards d’euros viendraient d’une «contribution volontaire» des banques créancières, tandis que 12 milliards d’euros consisteraient en un rachat de dette sur le
marché. A ce stade du processus, tout le monde avance dans le brouillard et pourrait déclencher des mouvements incontrôlés.

C’est le fonds de stabilité financière qui se
retrouve au cœur de ce mécanisme de financement, d’aides et de garantie.

Donc au final les contribuables européens. L’avenir pourrait être moins réjouissant, en
autorisant, le fonds à se porter acquéreur de dettes publiques sur le marché, les dirigeants européens risquent d’avoir mis en place un gigantesque transfert des risques et des dettes du privé
vers le public, aux frais des contribuables.

La chancelière allemande a bien vu le danger et a tenté de le limiter: elle a imposé que tout
rachat soit soumis à une analyse de la BCE et soit autorisé à l’unanimité des pays de la zone euro.

Mais les spéculateurs
connaissent désormais le fonctionnement de l’Europe. Ils savent que la panique peut changer bien des choses, arracher bien des consentements. Savoir qu’il existe en face un fonds alimenté sans
limite par les contribuables européens est une tentation irrésistible pour les banquiers et les financiers. Censé être un outil de solidarité et de mutualisation européennes, le fonds pourrait se
voir transformer en gigantesque coffre recueillant tous les actifs publics risqués ou dévalués du système bancaire européen.  Le risque est
d’autant plus fort qu’en dépit des apparences, peu d’efforts et aucune contrainte n’ont été imposés au système bancaire européen dans ce nouveau plan. A aucun moment, il n’a été évoqué de
nouvelles réglementations, un encadrement de leur activité, même en cas de recapitalisation par des prêts européens. Une nouvelle fois, l’Europe utilise l’argent public pour mettre en place un
déchargement des risques pris par le privé, sans contrepartie.

 

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