Royal avance sur l’inscription dans la Constitution, Hollande veut une loi de programmation.
Un pas de plus. En août dernier, Ségolène Royal assurait qu’elle n’était pas hostile à une « règle d’or » budgétaire si y était adjointe une « règle de diamant » qui inscrirait « le principe de justice fiscale dans la Constitution ». Dimanche soir, la candidate à la primaire est allée plus loin : « La règle d’or est une très bonne règle. Je l’inscrirai dans la Constitution, mais en début de mandat, en 2012. » Placés au pied du mur de l’austérité par la droite, les candidats socialistes à la primaire qui ne veulent pas se voir accusés de laisser filer les déficits cherchent également à prouver qu’ils souhaitent desserrer l’étau économique et social dans lequel est pris le pays. Un exercice d’équilibriste qui a contraint François Hollande à relancer sa proposition presque passée inaperçue de faire adopter, également après 2012, une « loi de programmation qui respectera nos objectifs européens de réduction de déficits », soit un retour à 3 % du PIB en 2013. Jean-Marie Cavada et Philippe Vigier, du Nouveau Centre, poussent le PS dans ses contradictions : « Le ni-ni du PS est devenu intenable (…), il est incohérent de reconnaître la nécessité de se doter d’une telle règle et de refuser de la voter par esprit partisan. »
Si le PS s’engage bel et bien sur ce type de propositions, à l’issue de la primaire, sa campagne pourrait en être modifiée. Les dernières déclarations de Ségolène Royal et de François Hollande contribuent en outre à valider l’image d’une gauche partageant les mêmes options politiques que la droite quand 62 % des Français pensent que la gauche de retour au pouvoir ne ferait pas mieux que la droite (ViaVoice). Fin août, le bureau national du PS demandait à ce que soient adoptées des mesures de lutte contre la « spéculation qui frappe les États », nuisible à la croissance et à l’emploi, répondant ainsi aux critiques accusant les socialistes de ne répondre à la crise que par la seule réforme fiscale.
Lina Sankari