Pétroplus vient d'annoncer la fermeture de ses unités de production d’huiles de base de Petit-Couronne. 120 emplois sur les 550 que compte le site sont menacés. Pétroplus, qui a racheté la raffinerie à Shell en 2008, préfère produire à bas coût dans de gigantesques raffineries construites sur les lieux d’extraction du brut… là où les contraintes environnementales sont quasi inexistantes. A terme, c'est l'existence même de la raffinerie qui est en jeu.
Pour les salarié-e-s d'Alstom à Petit-Quevilly, c'est également l'inquiétude depuis qu'ils ont appris la revente de leur site à Schneider Electric, le principal concurrent d'Alstom dans la fabrication des transformateurs. Les 430 salariés et les 80 intérimaires ne veulent pas être les victimes d'un énième jeu de casino entre des grands requins de l'industrie. Ils ont débrayé vendredi dernier.
Quant à l'usine de papier MReal d'Alizay, l'annonce de la fermeture vient de tomber. Pour les 330 travailleurs de l'usine et tous ceux dont le travail en dépendait, c'est le chômage en ligne de mire.
MReal a joué un double-jeu depuis des mois en faisant croire à une possible reprise alors qu’il n’en voulait pas. Les travailleurs sont en grève et bloquent l'usine depuis la semaine dernière.
Les salariés de Pétroplus, d'Alstom sont prêts à se battre, ceux de MReal se battent déjà depuis des mois et des mois. Ce qui manque depuis longtemps face aux licenciements et aux fermetures d'entreprises, c'est une riposte d'ensemble ! Pour interdire les licenciements et placer les usines et la production sous le contrôle des salariés eux-mêmes… Ce n'est pas utopique car cela devient vital pour des milliers de travailleurs et leur famille.
Ce mercredi matin la zone industrielle de Couronne avait des airs d’automne 2010 : même blocage des poids lourds, mêmes feux de palette…même fraicheur quand le jour se lève !
Si les acteurs sont partiellement les mêmes, la situation est différente.
Les salariéEs de la Chapelle Darblay et de M-Real, pourtant venus de d’Alizay, sont arrivés les premiers, ils sont vite rejoints par ceux de Petroplus, de la Saipol et d’autres entreprises de la zone. Ce sont donc plusieurs centaines de salariéEs qui se sont retrouvés pour bloquer les ronds points d’accès au boulevard maritime. C’est en quelque sorte un premier rendez-vous, une première convergence entre différentes entreprises en lutte. D’autres initiatives sont en préparation. Pour Pétroplus : jeudi à 12h45 une prise de parole avant la réunion du CE, pour M-Real la journée portes ouvertes samedi 29.
Ce qui est en discussion c’est d’organiser ensemble la mobilisation, de ne pas rester cantonnés chacun dans son coin, de prendre des initiatives communes.
A suivre…
