29 octobre : portes ouvertes à Alizay, gros succès populaire ! Intervention de Marc Peyrade, secrétaire général de la Filpac CGT, à Alizay.
Qui oserait dire que la résignation l’emporte quand on vient au rendez-vous de la détermination des salariés d’Alizay qui aujourd’hui ont organisé avec leur syndicat cette opération ?
Qui spécule sur la démoralisation et la résignation ? Pas nous. Sûrement la direction de M Real et le gouvernement. Nous, nous sommes confiants dans notre capacité d’initiative et notre mobilisation contre l’injustice qui nous est faite.
Par votre action vous faites éclater au grand jour la question majeure qui se pose à chaque fois que la direction d’un grand groupe décide de fermer ou de délocaliser une entreprise : quel est le recours légal pour les salariés qui sont les premières victimes de cette décision ?
Comme aujourd’hui ce recours légal n’existe pas, du coup une autre question se pose : qui est propriétaire légitime de l’outil de travail ?
En faisant aujourd’hui redémarrer la production par votre seule volonté et grâce à votre savoir-faire, vous faites acte de candidature à la reprise de l’entreprise.
La portée de votre action dépasse largement le périmètre des murs de l’usine d’Alizay, elle a valeur d’exemple pour tous les travailleurs confrontés à l’injustice des destructions d’emplois et des fermetures d’usines.
Quoi de plus fort, quand tout le monde se défile, que les salariés d’Alizay, eux qui produisent les richesses, qui ont permis que le site d’Alizay soit à ce niveau de technicité et de productivité, démontrent que cette usine peut et doit vivre.
La Filpac CGT et ses syndicats se battent pour obtenir la reconnaissance d’un droit de préemption des salariés sur leur outil de travail. Un droit prioritaire au droit des affaires. C’est pour cela qu’elle organise la solidarité autour de votre initiative.
C’est pourquoi je tiens à saluer la présence des syndicats Filpac, de Paris Normandie, d’UPM Chapelle d’Arblay, d’ArjoWiggins, etc.
Notre présence va bien au-delà solidarité formelle. Tout le monde est immédiatement concerné par le sort d’Alizay.
Dans la filière papetière comme dans la presse ou imprimerie nos syndicats assument actuellement des conflits majeurs sur le même sujet : les dégâts de la mondialisation libérale.
GPV, Arjo, Condat, Ontex, UPM Stracel, UPM Docelles, Stora Enzo, sont frappés. Si tous ces conflits surviennent en même temps ce n’est pas un hasard, c’est le résultat d’une politique.
Celle qu’a défendue Nicolas Sarkozy avant-hier soir : sauver les banques et les banquiers plutôt que l’emploi et l’industrie.
Et que l’on ne viennent pas nous dire que ceux qui détiennent le pouvoir n’ont pas de moyens d’interventions. Quand il s’est agit de sauver de la faillite Dexia, la banque franco-belge des collectivités locales, des dizaines de milliards n’ont-ils pas été trouvé en quelques heures. Et il n’y aurait aucun moyen de contraindre le groupe Finlandais M Real de passer la main à un repreneur.
Si le groupe finlandais n’en veut plus, de quel droit pratiquerait-il la politique de la terre brûlée ? Qu’il laisse le camion, les clés du camion et son chargement et qu’il rentre par ces propres moyens, sans oublier de rembourser les aides publiques dont il a bénéficié.
Dans cette affaire, le Ministre du gouvernement Français Bruno Lemaire a toute latitude pour intervenir séance tenante : c’est une question de volonté politique. Il porte la responsabilité de l’avenir du site et de ses salariés.
C’est cette exigence qui nous réunit aujourd’hui, syndicalistes, élus, associations, partis politiques, car nous avons la certitude que tout est encore possible si cette volonté politique s’exerce sans délai.
Et nous sommes capables ensemble de faire en sorte que ce Ministre n’est pas d’autre choix.
Alizay vivra avec tous ses emplois.
pour la Filpac CGT, Marc Peyrade, secrétaire général
lien avec le site de la CGT
http://www.cgt.fr/Les-salaries-ouvrent-les-portes.html