Messe pour les libraires
Les librairies ferment et fermeront les unes après les autres .Le livre ne se lit plus et s’il continue à se vendre ce n’est plus pour ce qu’il contient mais pour le souvenir qu’il représente.
Comme tous les produits de consommation, les textes ont une durée de préemption très courte Les auteurs l’ont bien compris en mettant sur le marché des écrits littéraires vites écrits et vites
publiés.
Le dernier grand succès de librairie n’est pas une œuvre, une thèse ou une belle histoire, c’est une simple phrase « indignez vous . »
Sur les millions de lecteurs de ce best seller, il est à craindre que seul un petit mille n’ait lu l’ouvrage de son début à sa fin. L’ouvrage tombé dans le caddie avec la boite de pâté du petit
déjeuner trône certainement aujourd’hui dans le salon pour sa premier de couverture.
La modicité de son prix et la promesse d’une lecture rapide en a fait le premier hamburger papier. .Bienvenue au fast lire.
La personne et le témoignage de Stéphane Hessel sont d’une grande humanité et son succès en tant qu’homme de conviction est justifié .Son succès de librairie est pour le moins inquiétant. Un
tract diffusé à des millions d’exemplaires aurait suffit .
Si les lecteurs ne désertent pas les libraires, ils rechignent à acheter des livres dont le prix avoisine la vingtaine d’euros et dont les promesse littéraires ne sont plus au rendez vous.
Le travail de sélection des éditeurs n’existant plus, la quête du plaisir de lire est un puit sans fin.
Chaque semaine voit son lot d’ouvrages arriver en même temps que repartent ceux de la semaine précédente .Une course folle, qui au final pèse sur les coûts de fabrication de
l’ensemble de la chaîne éditoriale.
Le produit livre s’étant standardisé et rangé au rayon consommation, les grandes entreprises de ventes en ligne sont devenus les mieux placées pour vendre et acheminée ceux pour quoi elles sont
les meilleures et les plus rapides .Vite écrit, vite lu, vite expédié, vite jeté !
Tel sera la nouvelle aventure éditoriale des prochaines années .Les banques auront vite fait de transformer les dernières boutiques du livre en boutique du crédit dans des
centres villes occupées par le papier monnaie.
Igor deperraz