REGULIER dans son Insuffisance

cancre.jpgUne petite histoire pour illustrer l’excellent post d’un confrère PerrUche en automne sur le thème de la sélection à l’entrée des études de médecine à lire ici.

« Les mauvais lycéens n’y arrive pas, ils quittent médecine après quelques mois…« 

Propos d’un intervenant présent aux Etats généraux de la Formation médicale qui se tiennent actuellement à Bobigny (retranscrit en direct par @Baptou)

Petite illustration en vous racontant mon histoire de lycéen moyen.

En 1986, j’étais lycéen en classe de Première S.

Première acquise de justesse du fait d’une absence d’étincelles en math…un peu mieux en physique-chimie.

C’est durant cette année de Première que j’ai eu l’honneur d’avoir ma plus belle appréciation de bulletin de toute ma scolarité …en Sciences Naturelles.

Les sciences naturelles m’ont toujours intéressé et mon désir de faire médecine était connu de mes professeurs depuis la fin du collège. Il est vrai , même si c’est une fausse excuse, de dire que le programme de première s en Sciences Nat. … n’était pas follichon du tout : la reproduction des plantes, la photosynthèse,…bref.

Sur mon Bulletin du Premier trimestre en Sciences Naturelle, il était écrit : (7,5/20) REGULIER DANS SON INSUFFISANCE.

Une claque. Une grosse mandale dans ma face comme on dit maintenant.

La prof, une demoiselle d’une cinquantaine d’années, aux méthodes pédagogiques non pas d’hier mais d’avant hier, avait complété oralement à ma mère l’appréciation par ces mots :

 » Votre fils n’a pas intérêt à s’inscrire en médecine, il n’y arrivera jamais. »

La suite. Eh bien.

Je suis quand même passé en terminale en découvrant avec bonheur la génétique et le cours humain inscrits au programme.

Eleve malgré tout très moyen. J’ai eu mon bac sans mention mais …je me suis quand même inscrit en fac de médecine l’année suivante.

Tous mes amis étaient inscrits dans d’autres filières. La médecine n’attirait pas tant qu’aujourd’hui en 1988.  J’ai mis un peu de temps à me mettre au travail et j’ai donc logiquement redoublé ma P1 avec un premier classement assez médiocre (350ème /450 inscrits).

L’année suivante a été plus studieuse et en cravachant : je décrochais en juin ma P2 en arrivant 41ème sur 95 reçus et environ 450 inscrits.

Des années plus tard, interne en médecine générale, j’effectue mon stage dans le service de médecine de la ville de mon adolescence, la même où j’avais été au lycée. 

Un matin, à la fin de la visite, plutôt vers midi, les familles arrivent. Deux entrées dans la nuit. Je finissais mon examen auprès d’une patiente âgée dans une chambre de quatre (ça existait encore).

Une femme rentre et demande à parler à l’interne pour prendre des nouvelles de la vieille dame. Je me retourne.

Cette femme, je la reconnais tout de suite : il s’agissait de la prof de sciences naturelles du lycée.

J’avais soigné sa mère arrivée dans la nuit.

Nous nous sommes dit quelques mots. Je ne me souviens plus très bien.

 

 

Resilience : un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression.

Tous les profils sont utiles pour peupler la médecine même les mauvais lycéens.

En 1986, nous étions quelques uns à descendre dans la rue pour éviter que l’on mettent des barrières infranchissables à l’entrée des universités, celle de l’argent mais aussi celle des entrées sur dossier comme cela existe dans d’autres fillières…Un certain Mr Devaquet était secretaire d’état.

C’est de l’histoire maintenant.

 

 

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