Ouverture d’une information judiciaire sur les prothèses mammaires PIP

LEMONDE.FR avec AFP | 25.11.11 | 14h46   •  Mis à jour le 25.11.11 | 18h20

Les prothèses mammaires PIP, portées par trente mille femmes en France, pourraient être à l’origine de huit cas de cancers.

Le parquet de Marseille, qui a reçu plus de deux mille plaintes de porteuses de prothèses mammaires PIP, va ouvrir une information judiciaire pour « blessures et homicide involontaire ».

Une femme de 53 ans, ancienne porteuse de ces implants fabriqués par la société varoise Poly implant prothèse (PIP), qui utilisait du silicone industriel à usage non médical, est morte lundi à Marseille d’un lymphome, sans que l’on puisse pour l’heure établir formellement un lien de cause à effet, selon l’Agence des produits de santé (Afssaps).

Pour Katia Colombo, la sœur de la victime, qui a annoncé, jeudi, son intention de déposer plainte pour homicide involontaire, ce lien ne fait toutefois aucun doute. Selon le certificat médical de l’oncologue, le lymphome est apparu au contact de la prothèse, explique-t-elle. L’Institut Paoli-Calmettes, où la femme est morte, a précisé que celle-ci souffrait du « lymphome anaplasique à grandes cellules » (ALCL), avec « antécédents de complications sur des prothèses mammaires ».

Pour rassurer et informer les femmes porteuses de ces implants mammaires, l’Afssaps a ouvert un numéro vert  : le 08 00 63 66 36, disponible de 9 heures à 19 heures (dimanche inclus).

TROIS CENT MILLE FEMMES CONCERNÉES DANS LE MONDE

Une enquête préliminaire du pôle santé du parquet de Marseille avait été ouverte en mars 2010, parallèlement au retrait du marché de prothèses défectueuses par l’Afssaps, alertée par un nombre anormal de ruptures, et à la mise en liquidation judiciaire de PIP. Outre le volet « homicide involontaire », un autre volet porte sur les faits de tromperie dont l’entreprise PIP est accusée et et sera jugé courant 2012, a précisé une source proche du dossier.

Selon les éléments recueillis sur le site par les enquêteurs, PIP utilisait un gel de silicone différent de celui qui avait été déclaré aux autorités sanitaires. Des inspecteurs dépêchés sur place avaient repéré des fûts de matière première suspects et recueilli des confidences de salariés. Il a depuis été établi que le silicone utilisé n’était pas destiné à un usage médical, mais industriel, d’où une gélification favorisant les fuites à travers l’enveloppe de l’implant et pouvant la fragiliser jusqu’à la rupture.

PIP a vendu en une dizaine d’années des prothèses pour trois cent mille femmes, dont trente mille en France. Dominique-Michel Courtois, médecin-expert de l’association des porteuses de prothèses PIP (PPP), a demandé, jeudi, au ministre de la santé, Xavier Bertrand, « un fonds d’indemnisation d’urgence » pour financer le remplacement des prothèses des Françaises concernées.

 

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