La fin de l’année n’est pas synonyme de repos et de vacances pour tout le monde. Rencontre avec quatre professionnels mobilisés en cette période. • Aziz Boughaba est manœuvrier au centre d’ERDF au Madrillet, chargé du réseau public d’électricité. Du 29 décembre au 5 janvier, il sera d’astreinte, 24 heures sur 24, pour intervenir en cas de panne sur la rive gauche, jusqu’à Elbeuf. Un court-circuit chez un particulier, une ligne tombée… le métier n’est pas sans danger. Il fera le réveillon chez lui, à Saint-Étienne-du-Rouvray, près de son téléphone portable et de son véhicule, avec tous ses outils, son casque, ses gants qui permettent d’intervenir sur la haute tension. "Parfois c’est tranquille, parfois on est débordés. Ce n’est pas une contrainte, c’est plus intéressant que de faire des changements de compteurs." La priorité est donnée bien sûr aux pompiers. Si un incendie, un accident nécessite de couper le courant en urgence, Aziz Boughaba sera sur place.
• Alain Pajot: le roi du boudin blanc
Pour assurer toutes les commandes du réveillon, l’équipe de Pascal Lebrun, boucher-charcutier rue du Madrillet, travaille toute la nuit du 23 au 24 décembre. "La boutique fait tout à 90, voire 95 %, assure-t-il. Nous faisons les produits les plus naturels possibles, sans conservateurs artificiels." Une des spécialités de la boutique est le boudin blanc. Le charcutier, Alain Pajot, a reçu cette année deux distinctions : un prix d’honneur au championnat d’Europe de boudin blanc et une mention au concours national. Au travail dès 6 heures du matin, Alain Pajot mêle à la viande, au lait, et aux œufs, un mélange secret d’épices et de décoctions. Après préparation, le boudin repose plusieurs jours. Pendant les fêtes, la production hebdomadaire d’environ 20 kg grimpe à 200 kg.
• Marie-Pierre Will aux petits soins avec les résidents
Elle sera au travail les 24 et 25 décembre. L’infimière stéphanaise en poste à l’Éhpad Michel-Grandpierre depuis l’ouverture, en août dernier, ne fait pas grand cas de cette obligation professionnelle. "C’est normal dans notre métier. J’exerce depuis bientôt trente ans et j’ai toujours été de service lors d’une des deux fêtes de fin d’année." Ces jours-là, l’ambiance est forcément un peu particulière, il y aura sans doute beaucoup de visites, des amis et de la famille. "Les repas seront agrémentés et les régimes alimentaires ne seront sans doute pas suivis à la lettre. À nous d’être encore plus vigilants. Notre rôle c’est vraiment d’être à l’écoute des personnes âgées, de leurs envies et de partager ces moments de joie et parfois aussi de tristesse."
• Il passe Noël dans le ciel
Malgré son emploi du temps surchargé, le père Noël a accepté de témoigner dans nos colonnes. "Évidemment, le jour de Noël, je ne chôme pas. Je dirai même plus, au fil des ans, les cadences deviennent de plus en plus infernales. Et cela ne risque pas de s’arranger. J’ai appris avec stupeur que nous avions franchi la barre des 7 milliards d’habitants sur la planète: forcément ce sont autant de cadeaux supplémentaires qu’il me faut livrer. C’est simple, en vingt-quatre heures, je parcours environ 400 000 kilomètres, pas loin de dix fois le tour de la Terre. Heureusement, j’ai auprès de moi une équipe formidable, des lutins qui travaillent d’arrache-pied toute l’année pour répondre aux demandes des enfants et des plus grands. Et puis entre nous, je ne suis jamais fâché de quitter ce satané cercle polaire pour réchauffer mes vieux os, ne serait-ce qu’une journée."
