Le jour du drapeau.

rouen-8823a.jpgL’affaire aurait pu passer inaperçue.

Un drapeau, tunisien, hissé sur l’Hôtel de Ville, le temps d’une journée, comme « célébration » de la part du Maire de Rouen, du premier anniversaire de l’Association franco-tunisienne de Normandie, créée suite à la révolution ayant secoué la Tunisie en 2011.

Une demande qui n’était pas celle officialisée depuis de nombreuses semaines par l’association, qui souhaitait plutôt, la possibilité de louer une salle municipale, ne sollicitait pas de subvention, mais qui aura essuyé le refus poli du Maire, arguant du fait que son Conseil Municipal pourrait y trouver à redire.

Étonnant quand on sait que depuis trois ans, celle qui occupe de fauteuil de Maire, dispose de la Maison Commune comme bon lui semble. On se souviendra de l’épisode, où fraîchement élue, elle accepta bille en tête la demande du groupe Guldeboa de tourner le clip d’une de ses chanson, « le mari de Carla B », pour se rétracter par la suite sans tambour ni trompette, ou de celui de Fac en Ville, dans le cadre de la grève nationale des universités en 2009, en offrant à l’occasion de nouveau la salle du Conseil Municipal, ce que même la Mairie de Lille n’avait pas fait, en ne prétant que des salles autres que celle du conseil.

Pas de salle donc, pour cet anniversaire, mais un drapeau de pays tiers, hissé sur le toit de l’Hôtel de Ville, en dessous du drapeau tricolore. Mais pour dire quoi ?

Le soutien du Maire de Rouen à la révolution tunisienne ? Elle a commencé il y a un an et s’est soldée par la chute du gouvernement du Président Ben Ali et aujourd’hui, bien des questions se posent, notamment en ce qui concerne la place des femmes dans la société tunisienne, et le respect de la laicité dans sa constitution.

Le soutien du Maire de Rouen à l’association franco-tunisienne de Normandie ? Elle n’a jamais demandé un drapeau, mais une simple salle municipale pour se réunir, mais qu’elle n’ a pu obtenir.

Le soutien du Maire de Rouen aux peuples épris de liberté ? Alors pourquoi le seul drapeau tunisien, et pourquoi pas demain, celui de Lybie, de Birmanie, d’Iran, du Zimbabwe, de Palestine, de Syrie, d’Egypte….une liste malheureusement trop longue.

Le soutien du Maire de Rouen aux associations rouennaises ? Alors pourquoi pas demain celui des Restos du Coeur, du Secours catholique, de la Croix Rouge… là aussi, une liste qui peut donner à chaque jour, un signe de soutien différent à l’Hôtel de Ville.

Peut-être alors l’envie de se faire remarquer, dans la course aux ministrables, quand à quelques kilomètres de là, la Crea loue le zénith à la candidate du Front National. Simple hasard de date, ou volonté délibérée de faire « un acte de résistance », sensé prouver ses galons d’opposante et pour l’occasion se servir du drapeau d’un pays ami, espérant par la même la condamnation unanime de son opposition, qu’on aurait qualifiée pour l’occasion de réactionnaire ?

S’il est à l’honneur du premier magistrat de la Ville de recevoir les délégations qui le demandent et d’entendre leur revendications, voire de les soutenir, d’accueillir des personnes seules le 24 décembre au soir, d’appeler à la libération de personnalités étrangères, nous l’appellons à plus de réserve avant d’engager le Conseil Municipal et la Maison Commune dans une démarche personnelle.

Un sentiment partagé à droite et à gauche, par tous ceux qui défendent les valeurs de la République.

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