Déficit public, encore un effort…par Sylvain Brière

… peut-on lire dans la presse régionale. De fait, la conclusion des 1 600 pages du rapport annuel de la Cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Mignaud, est sans surprise. Elle constitue, critères de convergence du traité de Maastricht obligent, un nouveau plaidoyer pour une diminution encore plus drastique de la dépense publique. C’est conforter la politique des droites et savonner la planche du candidat socialiste.

Prudents, conscients que leurs préconisations sont pour le moins impopulaires (poursuite de la RGPP, accentuation de la rigueur salariale, désindexation des retraites, ralentissement plus marqué des dépenses de santé… Soit a minima un effort structurel supplémentaire de réduction du déficit de l’ordre de 3 points du PIB, l’équivalent de 60 milliards d’euros), les magistrats du Palais Cambon précisent que la plus grande partie du chemin à parcourir devra l’être pour 2013 et 2014. Au passage, sans la citer, ils appuient le principe de la TVA dite sociale. Nous voilà donc prévenus vis-à-vis de la portée des prochains scrutins politiques. hubert.JPG
Aussi, et face aux chantres de la pensée unique, il n’est pas inutile de rappeler que l’approche libérale conçoit par définition l’endettement public comme mauvais. A contrario, au Front de gauche, nous savons que la dette peut être liée à des investissements qui permettent de créer des richesses bien supérieures à son coût sur le long terme. Tout dépend donc de la nature de l’endettement.
Pour Nasser Mansouri-Guilani, économiste de la CGT, l’exemple classique est celui des infrastructures : « Pour les construire, nous pouvons emprunter, mais alors il s’agit d’un investissement qui permet de créer plus d’emplois, d’augmenter le revenu national. Cette hausse du revenu national va permettre d’engranger plus d’impôts et de dégager des ressources supplémentaires qui permettront de rembourser la dette tout en renforçant le potentiel productif du pays. Autre exemple, l’un des atouts de la France réside dans sa main-d’œuvre qualifiée. Le choix de diminuer les dépenses dans l’éducation nationale affaiblit le potentiel productif du pays à moyen et long terme. Le vrai enjeu consiste à être au rendez-vous du déficit sans l’être au détriment des salariés, des populations et du potentiel productif du pays. Il est nécessaire de créer les conditions pour que l’économie soit plus prospère par la hausse des salaires, par l’emploi qualifié et stable, etc. Il faut aussi augmenter l’impôt des plus riches, sur le capital, taxer les transactions financières. Il faut enfin supprimer les niches sociales et fiscales inutiles »
En un mot, l’humain d’abord !

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