Titre japonais : 今、そこにいる僕
Titre alternatif : L’autre monde – Moi qui suis là maintenant
Nombre d’épisodes : 13
Année de production : 1999
Licence en France : Déclic Images
Cela fait bien longtemps que cet anime est disponible en France, et j’ai été plusieurs fois à deux doigts de l’acheter. Les séries Déclic ne sont pas les plus chères à la base, et le temps et les rééditions font qu’il est facile de trouver la série pour pas grand chose. Mais voilà, j’ai toujours eu d’autres achats DVD à faire. Mais je savais bien que je finirais par la voir cette série, car j’en ai toujours entendu beaucoup de bien. Quand j’ai appris qu’elle était disponible en streaming gratuitement sur Manga News, je n’ai pas hésité longtemps à regarder le premier épisode, et j’ai tout de suite compris que la série méritait bien sa réputation.
Matsutani Shûzô, un jeune collégien, rencontre un jour une mystérieuse jeune fille aux grands yeux bleus tristes alors qu’il traîne dans une vieille usine à la fin de sa journée de cours. Un groupe d’étranges machines mené par une femme surgit soudain de nulle part et tente de capturer la jeune fille. Shû fait tout ce qu’il peut pour la défendre, et se retrouve ainsi transporté dans un autre monde.
Shû se retrouve dans une étrange citadelle nommée Hellywood, dirigée d’une main de fer par le despote fou Hamdo, qui est secondé par Abelia. Le jeune garçon va se faire enrôler de force dans l’armée d’Hellywood, composée majoritairement de garçons guère plus vieux que lui, parfois même plus jeunes. Il va faire connaissance de Sarah, une jeune fille qui vient de son monde et qui a été emmenée car on l’a prise pour Lala Ru.
Shû est un personnage qui a un caractère typique de jeune héros de série d’aventure : impulsif et intrépide, il fonce et agit sans trop réfléchir. Mais dans le cadre si peu conventionnel que constitue ce monde désertique où règne une extrême violence et où chacun lutte désespérément pour sa propre survie, souvent aux dépends de celle des autres, la personnalité de Shû et ses actions prennent une toute autre dimension.
Il ne cherche pas vraiment à comprendre les raisons qui peuvent pousser les habitants de Hellywood à agir comme ils le font, car de toute façon à ses yeux rien ne peut justifier un tel comportement. Alors quand Shu s’indigne, essaie de toutes ses forces de défendre quelqu’un, on ne peut pas vraiment lui reprocher son obstination même si on sait que c’est peine perdue.
Je ne suis pas adepte des histoires où la violence est très présente, quel que soit leur support. Pourtant, cela ne m’a pas du tout rebutée dans Now and then, here and there. Il ne s’agit pas de montrer deux jeunes gens qui se battent juste pour qu’on voie du sang et que ça soit spectaculaire. Vu le contexte où elle se situe, cette violence a un sens. Elle montre le désespoir des soldats de Hellywood, la difficulté de survivre à cause de la pénurie d’eau, et la folie de Hamdo. Et même quand elle n’est que suggérée, elle n’en est pas moins marquante.
Des méchants fous, il y en a beaucoup. Mais Hamdo mérite vraiment la palme, car il est bien plus qu’un type qui se contente de rire sadiquement. Que ce soit dans ses paroles ou ses actions, dans ses gestes et expressions, le personnage est vraiment crédible, et la prestation du doubleur est impressionnante. Même si l’on a dû mal à comprendre pourquoi les soldats de Hellywood ne se révoltent pas, et surtout pourquoi Abelia obéit aux ordres sans jamais broncher, on ressent bien l’emprise que Hamdo a sur eux.
A travers les différents personnages que Shu rencontre, que ce soit à Hellywood ou en-dehors, plusieurs façons de réagir à la violence sont montrées. Sarah va haïr Lala Ru. Tabur ne pense qu’à tirer profit au maximum de la situation, Nabuca n’approuve pas ce qui se passe mais obéit aux ordres et tente de protéger le petit Boo. Ceux qui ont échappé au joug de Hamdo tentent pour la plupart de vivre pacifiquement, mais d’autres veulent se venger, persuadés que rien n’ira tant que le fou sera en vie, et veulent donc répondre à la violence par la violence.
J’ai trouvé l’univers de la série fascinant, et si l’on sent bien que l’animation ne date pas de la saison dernière, cela ne m’a pas du tout gênée, au contraire. Je trouve que l’aspect un peu vieillot de la forteresse et des machines ajoute au côté mystérieux de l’autre monde. Le design des personnages rappelle les vieux anime de notre enfance et contraste avec le ton très adulte de la série. Dans les nombreuses scènes de coucher de soleil, les effets de lumière sont très jolis.
L’OST, bien qu’ayant des sonorités un peu vieillottes, est franchement réussi et accompagne parfaitement les moments clé de l’histoire. Il est signé Iwasaki Taku, que j’avais beaucoup apprécié dans Witch Hunter Robin. L’opening de la série ne comporte pas de chanson, mais un morceau instrumental composé par Masuda Toshio (Mushishi). J’ai trouvé l’ending magnifique : le contraste entre la douceur de la mélodie et des images et la dureté de l’histoire est franchement réussi.
Si on aimerait vraiment en savoir plus sur Lala Ru et son pouvoir, sur les événements qui ont fait de l’autre monde ce qu’il est (mais on peut le deviner en gros) et sur la technologie permettant de passer d’un monde à l’autre, le développement de l’histoire est bien maîtrisé, et l’on avance doucement mais sûrement vers le dénouement. Malgré les événements tragiques et l’état de désolation de l’autre monde, on ne sombre jamais dans un pessimisme exagéré, bien au contraire. La fin est à l’image de la devise de Shû : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !
Now and then, here and there m’a fait pensé par bien des aspects au manga L’école emportée. Des protagonistes jeunes, un héros casse-cou, un monde poste-apocalyptique, la lutte pour la survie, la folie engendrée par des situations désespérées… Les deux oeuvres ont beaucoup en commun, y compris leur violence très présente mais utilisée à bon escient.
J’ai été très marquée par cet anime original dont l’univers est très immersif et je le recommande. Le fait qu’il date de la fin du siècle dernier ne doit pas être un obstacle à son visionnage, et je pense que son histoire ne laissera personne indifférent. Et je crois bien que je finirai bien un jour ou l’autre par acheter le coffret DVD pour le revoir ! ^^