Alain Le Vern, président du conseil régional de Haute-Normandie et du syndicat mixte de l’aéroport Deauville-Normandie, critique vivement la politique aéroportuaire de la Codah.

Interview du Président Alain Le Vern parue dans Paris Normandie du 9 octobre 2012
http://www.paris-normandie.fr/article/le-havre/au-havre-la-guerre-des-airs


Alain Le Vern : «J’attends que la raison l’emporte»

Vous jugez les choix de la Codah sur l’aéroport d’Octeville irrespectueux de l’argent public. Pourquoi?
Alain Le Vern: «Aucune des plateformes aéroportuaires normandes n’arrive à se développer réellement. Les résultats sont sans commune mesure avec le niveau des dépenses publiques nécessaire à leur gestion. C’est pourquoi les CCI ont réalisé une étude préconisant les efforts de développement sur Deauville (piste plus longue, meilleure situation géographique, plus grande zone de chalandise,etc.). Ainsi, les deux Régions et la Ville de Deauville ont investi sur cette plate-forme, et l’agglomération de Rouen a limité l’exploitation de son aéroport. Contrairement aux engagements pris, la Codah a attribué une délégation de service public dont les conditions économiques maintiennent Octeville sous perfusion. Les contribuables havrais financent donc une décision qui ne leur bénéficie pas, tout en plombant l’évolution de l’aéroport Deauville-Normandie.»
Pourquoi avoir décidé, en conséquence, de geler les investissements pour la rénovation de l’aérogare? Ils semblent pourtant inévitables.
«Je refuse que l’argent public soit dépensé en vain, en l’absence d’une stratégie de développement claire et partagée. Les termes de ce débat nous font revenir six ans en arrière. A cette différence près qu’aujourd’hui, l’expérience confirme le site de Deauville comme la seule offre valable sur le territoire. Nous lancerons donc les travaux de l’aérogare dès lors que nous disposerons d’assurances sur la stratégie à moyen terme de la Codah.»
Patrice Gélard et d’autres élus de la Codah estiment qu’il «ne peut y avoir de grand port sans aéroport», surtout avec la filière industrielle éolienne en devenir…
«Je partage cet avis. Il ne peut y avoir de port sans aéroport à proximité, sans un réseau routier et des lignes ferroviaires pour le fret de qualité… L’aéroport existe. Les entreprises situées rive droite sont à 15minutes de Deauville-Normandie. Le site d’Octeville ne peut et ne doit concurrencer l’aéroport normand! La Région, artisan principal de la constitution de la filière éolienne, prend en compte l’ensemble de ces préoccupations. Les éoliennes ne prennent pas l’avion, mais la mer!»
Avez-vous échangé récemment avec Edouard Philippe à ce sujet?
«Peu après son élection, le président de la Codah m’avait indiqué partager cette stratégie. C’est la raison pour laquelle le choix de la Codah m’a tant surpris! J’espère que dans l’intérêt des Havrais et des Normands, il s’engagera rapidement à ne pas reconduire cette DSP. C’est le contenu du courrier que je lui ai adressé la semaine dernière. La concurrence nourrie par l’impôt public est mal venue. J’attends que la raison l’emporte.»

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