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Côté anniversaire, on va commémorer les vingt ans de la mort de Jean Lecanuet. Vingt ans ! Quel bail ! Que reste-t-il, ici de Jeannot ? Pas grand-chose, j’ai l’impression. Une sourde rancœur, un peu diffuse. Certes, quelques badernes vont se réunir et se tenir au garde-à-vous. Ce sera surtout histoire de se congratuler. De se faire une petite bouffe. On parlera de choses et d’autres. D’élections futures ? Probable. Pour dire quoi ?

Pas grand-chose non plus. On est bien cinq ou six à vouloir y aller, mais après ? Notez qu’une petite dizaine, c’est suffisant. Après, on trouvera une quarantaine de noms de la société civile. Pas compliqué. Les gens sont toujours flattés d’en être. Une fois élu, on siège. On s’invite. On réceptionne. On donne son avis. Pour ce que ça sert ! Honorifique ? Parfois.

Donc allons-y. Ou n’y allons pas. Tout comme. Passe encore d’un Jean Lecanuet qui fut tant de choses, sur l’étendue ou à la fois. Mais les autres ? On a enterré il y a peu, Xavier Camillerapp. Qui fut qui, qui fut quoi ? Conseiller municipal (et un tas d’autres choses). Sa trace ici ? Comme dit le patron du Pari Mutuel Urbain : Pas un mot dans le journal. On a fêté, il y a peu, le cinquantenaire du Théâtre des Arts. Sur scène, des godelureaux à peine majeurs (au sens intellectuel). On s’est félicité, on s’est aimé, on s’est embrassé. Fallait-il rappeler le souvenir du premier directeur ? Oui, vous savez, André Cabourg. Jamais entendu parler !

A ce propos, dit le patron du PMU, Ourazi est mort. Ah ça, oui, pour un bon cheval, c’était un bon cheval. Lorsque je vais au Musée de peinture, je croise le fantôme d’Olga Popovitch. Qui fut qui, qui fut quoi ? Directrice. Et navrée de voir sa boutique servant à n’importe quoi. Elle n’en pouvait mais. Oui, ce temps disparu où le musée servait pour vin d’honneur, exposition horticole, canine, féline et remise de décoration. Tenez, c’était le temps des Camillerapp et Cabourg. Trouvez quelqu’un de plus indépendant que moi.

N’empêche, les morts sont morts. Jean Lecanuet le premier. Viendra le tour – le plus tard possible, c’est entendu – de nos actuels municipaux. Un par un. Ou tous en même temps. Je ne serais plus là pour vous en parler. Dommage. Comme dit la chanson : Ça nous aurait fait rire un peu.

Donc, déjà les listes pour 2014. Verts, Démocrates, Communistes, Droitiers et Droitistes. A l’heure de l’apéritif, on en parle au comptoir. Des pronostics ? Bof, depuis qu’Ourazi est mort ! N’empêche, à défaut de jouer gagnant, on peut toujours jouer placé. Mais, voyons, les politiques ne sont pas des chevaux ! Il en faut même de beaucoup. Pour certains, c’est indéniable.

Parlons peu, parlons bien : on aura beau dire et beau faire, on ne reverra plus Jean Lecanuet maire de Rouen. On aura même des difficultés à retrouver l’équivalent. Je veux dire : pour la longévité. Car pour le reste, seigneur, tout se discute.

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