Le coup de gueule de René Grousset

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Il s’agira donc dès la prochaine rentrée scolaire de 2013-2014 de s’adapter à un nouveau rythme scolaire. Exit la semaine des quatre jours dénoncée comme pourvoyeuse de nuisances dans l’apprentissage de nos jeunes écoliers, et induisant des journées scolaires trop longues, inadaptées aux rythmes des enfants.
Il sera donc question d’alléger lesdites journées en mettant en place un nouveau dispositif, rallonger si besoin la pause méridienne qui doit au minimum compter 1 h 30, raccourcir le temps d’enseignement, afin de permettre aux élèves de “décompresser” sereinement, via un temps d’activité qui suivrait la fin des cours, de trois quarts d’heure à une heure une semaine sur deux.
Le tout en optant pour une matinée supplémentaire de cours le mercredi matin. Reste que le tout fait grincer des dents, et chez les enseignants et chez les élus qui se voient attribuer les modalités de la nouvelle organisation à mettre en place.
Concrètement, les communes auront donc la charge d’élaborer un projet éducatif territorial, lequel retracera les modalités de l’accueil prévu à la suite du temps d’enseignement. Car s’il est question de raccourcir le temps scolaire, la sortie des écoles aura toujours lieu à 16 h 30, il faut donc trouver de quoi occuper les écoliers avec les moyens du bord et….le contenu de chaque porte-monnaie communal.

“Ce n’est pas notre rôle”

À Sérifontaine, on travaille sur la question, dans l’urgence, car si les communes peuvent demander une dérogation afin de surseoir à la nouvelle mesure et reculer l’échéance d’un an (rentrée 2014-2015) « il n’est pas certain que les dérogations soient acceptées, elles devront être justifiées ! » Le maire René Grousset précise « Nous devons recevoir une dotation de 50 euros par enfant, nous en avons 349 (soit 17 450 euros) mais si on demande la dérogation, en 2014 il n’y aura plus rien ! Déjà qu’il nous reste 40 000 euros à mettre au bout. Où va t-on les prendre ? On ne peut pas demander aux parents, il va falloir les prélever sur le budget communal ! »
Et de poser la question « qu’avons-nous à faire entre l’État et l’Education nationale ? Ce n’est pas notre rôle.”

“Je ne suis pas contre la réforme”

En fait, le maire de Sérifontaine ne proteste pas tant sur le fond, « je ne suis pas contre la réforme », que sur la forme. « C’est un transfert de charges sans transfert de fonds, et surtout il n’y a eu aucune concertation avec les élus ! »
Plusieurs problèmes sont posés : qu’en est-il des assurances au moment où la collectivité se substitue à l’Éducation Nationale, qu’en est-il des transports ? Qui va encadrer les enfants ? « Et dire qu’on reproche aux communes de trop embaucher, on nous demande de faire des économies ! Tout ça c’est une usine à gaz, chaque jour on a de nouvelles brides d’information. »
Les élus auraient dû se prononcer pour la mise en route (2013 ou 2014) tout début mars, « l’association des maires de France nous a obtenu un délai, on a jusque fin mars ».

“On va faire de la garderie”

René Grousset a fait ses comptes, il lui faudra 20 personnes pour pouvoir encadrer les enfants même si les normes ont été assouplies, par rapport à ce qu’impose Jeunesse et Sport : 1 animateur pour 14 enfants pour les moins de 6 ans (au lieu de 1 pour 10) et pour les plus de 6 ans un animateur pour 18 enfants (au lieu de 14).
« On va faire de la garderie, car que faire faire aux enfants? On nous dit que l’on a des infrastructures sportives, c’est vrai, mais 3/4 d’heure ou même une heure ce n’est pas suffisant pour faire l’aller-retour au gymnase, et la pratique d’un sport. Ce serait donc aux professeurs de danse ou autre d’aller dans les classes, mais les enseignants ne vont pas tout déménager pour à peine une heure ! »

“Ce sera au conseil de décider”

Beaucoup d’incertitudes au programme donc, et une seule certitude pour l’élu : Il va falloir payer !
Restera à décider si Sérifontaine adhère au dispositif dès la prochaine rentrée ou choisira de demander une dérogation, « ce sera au conseil de décider ». Et de conclure : « et encore, on n’est pas les plus mal placés, je n’ose pas imaginer comment ça se passe dans les RPI, plusieurs maires donc plusieurs interlocuteurs, qui va toucher et payer quoi ? »
YG
Outre les 50 euros par “tête d’écolier” que toucheront les communes, certaines (les plus pauvres) pourront bénéficier de 40 euros supplémentaires au titre de la dotation de solidarité urbaine ou rurale.
Les écoliers français travaillent, suite à la mise en œuvre de la semaine de 4 jours, en moyenne 144 jours contre 187 chez nos voisins européens.
Le temps amputé à la durée d’enseignement sera de 3/4 d’heure à une heure une semaine sur deux soit un total de 15 heures/mois.
Le mercredi matin ne sera pas généralisé, les communes pouvant faire une demande de dérogation pour choisir le samedi matin.

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