Rythmes scolaires : des vents contraires à Rouen

« La première année, il y aura une aide à l'amorçage de la réforme, après, nous nous adapterons », affirme le maire de Rouen à 76actu. (photo machpot/cc/Flickr)

« La première année, il y aura une aide à l'amorçage de la réforme, après, nous nous adapterons », affirme le maire de Rouen à 76actu. (photo machpot/cc/Flickr)


Précipitée, la réforme des rythmes scolaires et sa semaine de 4,5 jours ? Martine Aubry, l’ancienne secrétaire nationale du Parti socialiste, a choisi d’attendre la rentrée 2014 pour la mettre en place dans sa ville de Lille. L’annonce officielle est tombée lundi 18 mars. Pour l’instant, les communes ne se précipitent pas pour bouleverser l’agenda des écoliers. Des grandes villes de gauche – Lyon, Strasbourg, Montpellier, Metz – comme de droite – Le Havre, Marseille, Nice, Bordeaux, Toulon – ont d’ores et déjà jugé qu’il valait mieux attendre un an de plus. Mais la Ville de Rouen, elle, persiste.

« Pourquoi attendre ? », s’étonne le maire de Rouen

La date butoir, c’est le 31 mars. Les communes devront alors indiquer si elles décident d’appliquer cette réforme dès septembre ou de la reporter l’année suivante. La fin de la consultation à Rouen est prévue le 27 mars et le dépouillement le 28. Petites ou grandes, les communes ne cachent pas leur crainte de payer cher l’addition du temps libéré, dit « périscolaire ». Mais à Rouen, le maire, Yvon Robert, ne cache pas sa volonté, alors que les réunions de concertation s’enchaînent, de voir appliquer cette réforme le plus vite possible.

« L’État a décidé que la réforme s’appliquera en 2013, pourquoi attendre ? Comme par hasard, ce sont les villes étiquetées à droite qui repoussent sa mise en œuvre à 2014. La première année, il y aura une aide à l’amorçage de la réforme, après, nous nous adapterons », affirme-t-il à 76actu.

Plusieurs interventions au conseil municipal de Rouen, vendredi 22 mars

Rouen compte 7 200 écoliers répartis dans 55 écoles. Et l’école le mercredi matin (c’est l’option qui se dessine, à Rouen, préféré au samedi) ne semble pas convenir à tout le monde. Des enseignants et des parents d’élèves montent au créneau depuis plusieurs semaines. Une pétition circule actuellement dans la ville et différents partis politiques exprimeront leurs inquiétudes, au conseil municipal de Rouen, vendredi 22 mars. L’UMP, Europe Écologie-Les Verts, l’UDI et le PCF émettront des vœux.
Que faire de ces temps libérés ? Auront-ils un intérêt pour l’enfant ? Comment s’organiser ? Qui va payer ? La Ville prévoit d’accorder 15 minutes de plus à la pause déjeuner, de 11h30 à 13h30, et de finir l’après-midi à 15h45. Les parents pourront récupérer leurs enfants à ce moment-là, ou après un goûter (qui serait payant) à 16h15.

Yvon Robert, lui, se dit « serein sur ce dossier, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème. Mais à un moment il faut trancher et avancer après avoir écouté tous les points de vue. » Rappelant qu’il a été inspecteur général dans l’Éducation nationale, le maire de Rouen applaudit la réforme : « J’estime que passer de 12 heures à 15 heures hebdomadaire d’enseignement efficace est un progrès fabuleux. »

Sur 76actu, un père de famille de Rouen a déjà exprimé ses craintes, ici.

  • Et vous, que pensez-vous de cette réforme ? Comment allez-vous vous organiser ?

La motion d’urgence d’Europe Écologie-Les Verts :


L
es déclarations du PCF, ici et de l’UDI, là.

  • La motion présentée par le groupe UMP Réussir ensemble :

« La réforme des rythmes est sans doute nécessaire. Mais elle ne peut réussir que dans le cadre d’un projet éducatif de qualité prenant en compte toutes les dimensions de l’organisation des activités scolaires et périscolaires. En effet, cette réforme scolaire aura obligatoirement des répercussions pour les enfants, les parents et les enseignants. Elle pose par ailleurs des questions financières pour les collectivités et la nécessité d’arbitrages sur les moyens  qui seront susceptibles d’être dégagés par l’État pour l’accompagner dans les meilleures conditions.
La méthode de concertation proposée a été très insuffisante. Il est regrettable que tous les acteurs concernés n’aient pas été assez écoutés, face à une réforme imminente, prévue pour la rentrée prochaine alors que cette réforme aurait dû être préparée bien plus en amont. Le gouvernement n’a malheureusement pas choisi cette voie.

« Prendre le temps d’un travail abouti »

Le décret n° 2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires laisse aux communes la possibilité de sa mise en application en septembre 2014. De nombreux intervenants ont exprimé leur volonté de voir reportée l’application de ce décret à la rentrée 2014. Cette solution permettra de prendre le temps d’un travail abouti, avec la participation active de tous les acteurs et partenaires concernés (enseignants, parents, élus, animateurs, associations sportives et culturelles, etc.), dans le but partagé de parvenir à la meilleure organisation possible des rythmes scolaires pour les enfants de Rouen. »

  • Le communiqué de presse de Guillaume Pennelle, le responsable du Front national de la Ville de Rouen :

« Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, souhaite bouleverser l’emploi du temps des élèves de l’école primaire en supprimant la semaine de 4 jours. Les enfants seront présents une demi-journée supplémentaire. Les communes disposent, en théorie, de deux années pour mettre en œuvre ce bouleversement. Nouvelle imposture et stratégie de communication, cette réforme ne répond en rien à l’urgence de redresser l’Éducation nationale.
La mairie socialiste de Rouen a décidé, par idéologie et dans la précipitation la plus totale, d’appliquer cette réforme dès la rentrée 2013. Coût pour la Ville : entre 550 000 et 800 000 euros ! Une façon, peut-être, pour elle, de ne pas inscrire ce surcoût considérable dans le budget de 2014, année des élections municipales… Mais pour les contribuables rouennais, le résultat sera le même !

« Cette réforme ne va en rien alléger le quotidien des élèves, bien au contraire »

Cette réforme ne va en rien alléger le quotidien des élèves, bien au contraire ; le temps libre sera sans doute dégagé à l’heure du déjeuner. La grande majorité des élèves devra donc rester dans leur établissement. Dans quelles conditions la prise en charge des enfants va-t-elle s’effectuer ? Quoi qu’il arrive, la semaine sera finalement plus longue…

Les méthodes des pédagogistes, soutenues par les gouvernements de droite comme de gauche, ont peu à peu démantelé l’école de la République, bloquant l’ascenseur social et faisant de nos enfants des cobayes, livrés à des expériences, toutes plus catastrophiques les unes que les autres. La révision des rythmes scolaires en est une supplémentaire. Le Front National considère que la semaine de 4 jours, avec la coupure du mercredi, est le bon emploi du temps pour la formation des élèves du primaire.
Ce rythme convient parfaitement à une vie de famille harmonisée, le mercredi étant consacré aux activités extra-scolaires. L’école doit redevenir un lieu d’apprentissage, loin des délires hérités de 1968. La priorité doit être donnée aux savoirs fondamentaux : la maitrise du Français et du calcul, la connaissance de notre histoire et de notre géographie. La restauration de la discipline et de l’autorité des maîtres ainsi que la fermeté dans le traitement de l’absentéisme sont tout aussi essentielles. »

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