Décès d’Emmanuel Merle : l’avocat de sa famille s’exprime

 

Emmanuel Merle avait disparu après une soirée arrosée à Rouen. Son corps a été retrouvé à Canteleu, cinq semaines après sa disparition (photo : DVelec).

Emmanuel Merle avait disparu après une soirée arrosée à Rouen. Son corps a été retrouvé à Canteleu, cinq semaines après sa disparition (photo : DVelec).


Vendredi 8 mars 2013, le corps d’Emmanuel Merle, 25 ans, disparu dans la nuit du 31 janvier au 1er février, à Rouen, était retrouvé dans la Seine, quai du Danemark, à Canteleu. Le jeune homme, chef de produit pour un site marchand et originaire de Caen, avait disparu après une soirée passée avec ses collègues et amis, terminée au Bar’ouf, 11 rue de Fontenelle, près des quais de Seine. D’après ses collègues, il avait beaucoup bu… Vers 1h30 du matin, Emmanuel prévient Guillaume, son colocataire et ami, qu’il s’en va. Après, plus rien…

« Une plainte légitime, pour savoir…»

Que s’est-il passé ? Le corps d’Emmanuel Merle a été autopsié, à Rouen, mardi 12 mars. « Aucune trace manifeste de violence » n’a été relevée, mais des doutent persistent, pour ses proches, qui lui ont rendu un dernier hommage mardi 2 avril, près de Caen. Emmanuel est-il tombé tout seul dans la Seine, ou a-t-il été agressé ? Pour son père, la thèse de l’accident est inconcevable. « Il connaît bien son fils et pense qu’il est impossible qu’il soit tombé à l’eau tout seul », précise son avocat rouennais, Me Philippe Lescène :

76actu. Pourquoi cette plainte contre X ?
Philippe Lescène : En France, quand il y a une infraction, il y a une enquête, mais personne n’y a accès tant que le dossier ne devient pas judiciaire. Ni la famille de la victime, ni l’avocat. Cette plainte contre X est la première étape qui nous permettra ensuite d’avoir accès au dossier. En effet, la loi veut que trois mois après le dépôt d’une plainte simple, si aucune poursuite n’a été engagée par le procureur de la République, il est possible de déposer une plainte avec constitution de partie civile. Cette fois-ci, on ne s’adresse plus au procureur, mais à un juge d’instruction. On passe d’une phase policière à une phase judiciaire, et l’on a accès à l’instruction.
Mon client ne remet pas en cause le travail de la police, mais il souhaite, et c’est tout à fait légitime, avoir accès au dossier.

Quels sont les éléments troublants du dossier ?

  • Il y a d’abord ce commentaire posté [sur notre site internet] samedi 9 mars dernier, au lendemain de la découverte du corps d’Emmanuel. Un certain B20 écrit ainsi à 22h28 : « Il n’a pas voulu donner son portable, il s’est enfuit et un de mes potes lui a mis un coup de pied, on pensait pas qu’il mourrait de ça, désolé. » Blague sordide, ou regret ? Une piste que les enquêteurs prennent au sérieux, mais dont on ignore encore si elle a abouti.
      • Ensuite, le jeune homme a été retrouvé en T-shirt alors qu’à sa sortie du Bar’ouf, il avait un sweat-shirt, une veste et une écharpe. Comment se fait-il qu’une partie des vêtements du jeune homme n’ait pas été retrouvée ?
      • Enfin, Emmanuel a-t-il vraiment pu tomber à l’eau tout seul étant donné la distance à parcourir pour atteindre la Seine depuis le Bar’ouf ? D’autant plus qu’il y a une barrière à passer…

      Quelles sont les prochaines étapes du dossier ?
      Aujourd’hui, il y a deux options : soit le procureur de la République décide de transmettre le dossier à un juge d’instruction, auquel cas une instruction sera ouverte et nous aurons accès au dossier ; soit aucune poursuite n’est engagée et nous attendons le délai légal de trois mois après le dépôt de la première plainte (autour du 25 juin) pour avoir accès au dossier.
      C’est seulement lorsque nous aurons le dossier en main que nous pourrons aviser. Nous en saurons plus à ce moment-là.

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