L’Europe dans le coma

Des titres comme "L'Europe est morte" ou "l'Europe à l'agonie" fleurissent actuellement dans les magazines en pourtant du postulat que les objectifs qui ont conduit à la construction de l'Union n'ont jamais été atteints. Pourtant, de nombreuses concessions ont été faites aux uns et aux autres notamment à la Grande Bretagne qui sollicite plus souvent qu'à son tour des avenants qu'une fois obtenue, elle s'empresse de dénoncer pour conserver son particularisme.

 

 

Le grand dessein d'une Europe à l'écoute des peuples qui la constitue, d'une Europe sociale qui renforce les droits, d'une Europe qui parle d'une seule voix en matière diplomatique, d'une Europe susceptible d'être une force d'interposition ou d'intervention, est aujourd'hui caduque. La réalité bien plus terre à terre a fait de l'Europe un simple marché au sein d'échanges mondialisées servie par la monnaie unique.

 

 

La réponse cinglante du président Hollande à la commission dirigée par Manuel Barosso est en ce sens symptomatique des orientations actuelles d'une Europe aux mains de la Droite. Les injonctions de la Troika (commission européenne, BCE et FMI) sont vécues comme une ingérence dans l'autonomie des états qui conservent encore une politique sociale digne de ce nom. Et ce sont ces protections sociales qui constituent les cibles privilégiées des dépeceurs pour qui l'ultra-libéralisme est le seul horizon. Le renouvellement du parlement en 2014 ouvre une dernière lucarne, la possibilité d'une inflexion en réaction à la crise violente qui ravage le vieux continent.

 

 

Mais pour cela, il faudrait que les propositions de la gauche européenne et notamment du PSE soient plus volontaristes que les textes actuelles et celui du PS français ne fait pas exception. L'aridité du texte, sa consensualité, sa défense feutrée des politiques nationales et donc du modèle français ne sont pas de nature à susciter ni enthousiasme ni inversion des politiques, encore moins un changement de majorité. Seule une relance vigoureuse alliée à une prise en compte des attentes sociales et de justice, une relance source de croissance et d’emploi avant la réduction des déficits peut réveiller le comateux à moins que l'on ne veuille débrancher définitivement l'appareil qui le maintient en vie.

L'Europe dans le coma
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