FOOTBALL : les SANS -ABRIS français préparent leur COUPE du MONDE en NORMANDIE

L’Etoile de Normandie trouve l’initiative plutôt sympathique et cela nous réconciliera avec le football, sport populaire du lien social… Le club de Petit- Quevilly qui a eu le parcours en Coupe de France que nous avons tous apprécié ici, accueille pour sa préparation sportive, sur sa pelouse et dans ses locaux, l’équipe de France des Sans-Abris qui va représenter notre pays au Mondial de Foot des Sans- Abris…

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Coupe du monde des sans-abris : les Français à Petit-Quevilly

Les joueurs de l’équipe de France pour la Coupe du monde des sans-abris s’entraînent jusqu’au vendredi 26 juillet 2013 à Petit-Quevilly. Une compétition qui motive les joueurs à sortir la tête de l’eau.

equipe-de-france10T-shirt blancs, shorts bleus, polos rouges et chaussettes remontées sur les tibias. Ils ont tout d’une équipe de foot des plus normales. A ceci près que les huit garçons qui s’entraînent cette semaine du 23 juillet 2013 sur les terrain du Five à Petit-Quevilly sont les membres de l‘équipe française des sans-abris. Ils concourront à la Homeless World Cup -Coupe du monde des sans-abris- à Poznan en Pologne, du 10 au 18 août prochains.

Ils ont entre 19 et 29 ans. Sur le terrain, les uns motivent les autres. Le gardien crie aux joueurs de rester concentrés. Les uns jouent des tirs au but tandis que d’autres font semblant de se battre un peu plus loin. En dehors du terrain, on se chamaille, on chahute, on se chambre ou on compare ses bleus, rappelant pour le Marseillais de la troupe comment « on règle ses comptes à Marseille ».  Les plaisanteries d’une équipe soudée dont les joueurs n’ont fait connaissance qu’au mois de mai dernier. Ils sont onze, dont un entraîneur à avoir été sélectionnés pour former l’équipe française.

Pour Abdel, 19 ans, originaire d’Avignon, c’est une chance : « Je jouais déjà au football mais j’ai découvert le streetsoccer. C’est bien de voyager aussi ». Tous ne sont pas encore arrivés à Petit-Quevilly. Trois joueurs sont coincés dans leurs villes respectives pour régulariser les papiers leur permettant de voyager pour la Pologne ou pour attendre le billet de train envoyé par la Boussole, l’association montpellieraine qui porte le volet français de cette Coupe du monde

equipe-de-france03Logés dans des centres d’hébergement d’urgence dans différentes villes de France, ces joueurs ne sont pas des sans-abris comme on pourrait l’entendre. Patrick, travailleur social et membre de la Boussole, s’explique : « Toute personne éligible à l’aide sociale de l’Etat a pu être sélectionnée. Tous les joueurs dépendent de ses aides ou sont sans ressources et sont hébergées ».

Boris, 29 ans, est l’entraîneur de l’équipe. Originaire d’Arménie et de Géorgie, il vit depuis dix-sept ans en France. Dix-sept ans qui n’ont pas suffi à le sortir de ses galères administratives. Alors il vit dans un foyer à Caen. Il se rappelle avoir vu un étudiant mal-logé dans une équipe de la Coupe du monde 2011. Pas besoin de dormir sous les ponts pour participer à ce tournoi.

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Boris, l’entraîneur

En tant que coach, il considère que le but premier n’est pas de gagner, même si « c’est difficile de le dire aux joueurs ». Pour lui, la compétition donne « un cadre à ceux qui n’en ont pas eu dans leur enfance ». Sans compter que le sport demande « respect et fair-play« . Même dans les règles du jeu, les joueurs apprennent à se battre comme dans la vie. « En défense, nous sommes à deux contre trois, sinon c’est penalty. On doit gérer la fatigue pour ne pas craquer », assure Boris.

La compétition a lieu une fois par an depuis 2003. Un événement qui pourrait paraître dérisoire face à la pauvreté qui règne dans le monde et pourtant, Patrick nous détrompe : cette compétition n’aidera que 600 joueurs, mais elle participe aussi d’une démarche de dynamisation des personnes. En ligne de mire pour ces jeunes : la mise en place d’une spirale positive. Patrick, qui suit l’équipe française de la Coupe du monde depuis le 28 mai voit là « rigueur et énergie ». Le travailleur social se rappelle : « A Montpellier, j’ai vu l’un des joueurs des années passées louper le tram. Il a couru à l’autre arrêt à 600 ou 800 mètres de là ». La sélection pour la Coupe du monde oblige les jeunes à entretenir une forme physique et garder la santé. Patrick continue : « Ils prennent ce qu’ils veulent en dehors, mais plus la compétition avance, plus on leur en demande et plus c’est rigoureux ».

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Patrick de La Boussole

La reconnaissance est aussi importante. « Ce n’est pas rien pour eux d’avoir un maire qui leur sert la main en leur disant que c’est bien ce qu’ils font », souligne Patrick, se rappelant le championnat de pré-sélection qui a eu lieu à Montpellier en mai 2013. « Ils défendent un truc qui est plus grand qu’eux, ils sont les représentants de la France ».

Des ambassadeurs français qui sont logés pendant cette semaine d’entrainement, dans le centre d’hébergement et lieu de mémoire d’Abbé Pierre à Esteville. « Un moyen pour eux de connaître Emmaüs et de se ressourcer moralement », précise Philippe Dupont, directeur du centre.

La Coupe du monde des sans-abris existe depuis 2003. C’est l’idée d’un Ecossais et d’un Autrichien persuadés que l’on pouvait changer la vie des sans-abris grâce au football.

Les photos sont de Guillaume Painchault


Commentaire de Florestan:

Merci encore à Emmaüs dont le fondateur, l’abbé Pierre était normand…

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