La recherche des médicaments d’hier à aujourd’hui!

De-plus-en-plus-de-Francais-prets-a-acheter-des-medicaments-sur-internet_large_apimobileDans le cadre des 50èmes Rencontres Internationales de Chimie Thérapeutiques organisées à Rouen du 2 au 4 juillet, une conférence grand public est proposée sur le thème « La recherche des médicaments d’hier à aujourd’hui. »

Elle sera donnée par le Professeur Jean Costentin, professeur émérite de Pharmacologie à l’université de Rouen, membre de l’académie nationale de Médecine, et de l’académie nationale de Pharmacie, le mercredi 2 juillet 2014 à 20h30, à l’Hôtel de Région

Soulager les maux, les guérir si possible et surtout ne pas nuire ; tels sont les principaux objectifs assignés à la pharmacologie dans sa recherche de nouveaux médicaments. On est loin désormais des remèdes de bona fama, de bonne réputation et en quelque sorte «de bonnes femmes», que l’empirisme empruntait aux mondes minéral, végétal ou animal (l’antimoine, la Sauge, la corne de cerf….).

Puis des plantes ou de certains de leurs organes on fit des extraits ; puis de ces extraits on isola les substances pures qui concentraient l’effet principal développé par la plante (la morphine de l’opium issu du Pavot). La prodigalité du végétal ne suffit bientôt plus à l’enthousiasme des chimistes. Ils modifièrent des molécules naturelles (hémi-synthèses) pour satisfaire aux caprices des pharmacologues et manipuler ainsi la pharmacodynamie (intensité d’action) et la pharmacocinétique (délai et durée d’action, organes concernés, modalités d’élimination).

Le pharmacologue suivait l’évolution de ces propriétés par des épreuves pratiquées sur l’animal entier ou sur des préparations d’organes isolés de ces animaux. Les biologistes caractérisaient alors les cibles biologiques auxquelles se lient les principes actifs pour développer leurs effets (récepteurs, canaux ioniques, transporteurs, enzymes…).

Les chimistes s’enhardirent, au point de s’affranchir des modèles végétaux. Désormais ils synthétisent une multitude de molécules complètement originales, que le pharmacologue s’applique à évaluer par des techniques automatisées (le criblage à haut débit). Sans le pharmaco-chimiste le pharmacologue est nu, et sans le pharmacologue le pharmaco-chimiste est aveugle. La qualité est un sous produit de la quantité ; on estime qu’à partir de 10.000 molécules étudiées, une seule accède à la dignité de médicament.

Avant l’essai chez l’Homme des essais sur l’animal sont indispensables (in vivo veritas) ; ils impliquent à un haut degré les pharmacologues pour analyser les effets et les toxicologues pour appréhender la toxicité. Vient ensuite l’essai clinique de ces candidats médicaments ; essais pratiqués sur l’Homme sain, puis sur l’Homme malade.

De cette gestation très active, qui s’étend sur plus d’une dizaine d’années, avec un coût extrêmement élevé, peut naître un nouveau médicament. Sa diffusion à une large population d’utilisateur est alors placée sous le regard opportunément inquisiteur de la pharmacovigilance ; elle vise à détecter sur cette large population, les effets latéraux voire adverses que n’auraient pas révélés des essais restreints à quelques centaines de patients.

Ce n’est jamais impunément qu’on introduit dans un organisme une molécule qui lui est étrangère ; de là l’importance du rapport bénéfices / risques, qui adoube un médicament, si les bénéfices thérapeutiques escomptés l’emportent très largement sur les risques redoutés.

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