FUTURE REGION NORMANDE: Quand certains croient lire dans le marc de café fabiusien…

Une livraison récente de la Chronique de Normandie publiée par le journaliste Bertrand Tierce (proche des milieux de la Caserne Jeanne d’Arc de Rouen), dans son numéro 367 daté du 23 juin dernier, nous invite, non sans raison, à réfléchir dès maintenant aux réalités politiques, institutionnelles et administratives de la future région normande unifiée… 

A quoi pourrait ressembler le futur conseil régional normand? Combien d’élus pourraient y siéger? Combien de fonctionnaires pourraient y travailler? Quelles compétences nouvelles pourrait-il avoir? Quels services dans quelle ville? Où serait la ville siège de la future assemblée régionale normande? Quelles seraient les finances et le budget de cette nouvelle région « Normandie »?

Comment mettre en cohérence des politiques publiques régionales qui se sont si longtemps ignorées, voire méprisées ?

Que l’on songe, par exemple, à la carte transport pour les jeunes haut-normands compatible avec le dispositif picard mais pas avec le dispositif équivalent bas-normand !!!


 

Future région normande

 


 

Pour l’instant, rien à redire sur le constat objectif fait ci dessus… Il est clair que la future administration régionale aura une force de frappe qu’elle n’a pas aujourd’hui: cela confirme donc que la question de la cohérence géographique du périmètre territorial sur lequel va s’exercer la force de frappe d’un nouveau pouvoir régional, est tout sauf anodine !

Ainsi, pour la première fois depuis 1986, une élection régionale aura enfin un vrai enjeu politique et la Chronique de Normandie qui titre en sa page 2, « Décembre 2015, c’est demain », a raison de nous préparer, dès maintenant, aux futures élections régionales normandes…

Il se pourrait que la campagne électorale puisse débuter dès décembre prochain si l’examen et le vote de la réforme en cours au parlement ne prend pas trop de retard…

Par contre, sur ce futur politique de la Normandie, on ne partagera évidement pas les prophéties de Monsieur Tierce qui abuse des vertus supposés du marc de café fabiusien…

Qu’on en juge:

« La bataille s’annonce compliquée.

La gauche est en situation difficile. Aujourd’hui, la grande Normandie (sic !) vote majoritairement à droite; (ndlr: depuis Guillaume le Conquérant ?) il faudrait un puissant retournement politique pour contrarier le scénario du basculement. »

« Qui sera le candidat du PS? (ndlr: bonne question !)

« Laurent Beauvais et Nicolas Mayer-Rossignol sont en concurrence; entre les deux; des tensions existent (ndlr: ben oui! Le premier a toujours défendu l’unité normande au contraire du second ! ); le premier reproche à l’autre d’être trop fabiusien (ndlr: c’est à dire pas assez normand); le second reproche au premier son manque de vision… » (sic et re-sic !!)

Commentaire de Florestan:

Dans le genre de l’hôpîtal qui se fout de la charité, Nicolas Mayer-Rossignol ose une arrogance qui sera bientôt remisée dans le grand débarras de l’Histoire: Laurent Beauvais a simplement eu le tort d’avoir raison trop tôt et d’avoir défendu une vraie conviction d’intérêt général… Si défendre le principe d’unité normande depuis plus de 10 ans, c’est « manquer de vision » c’est que certains faquins font preuve de cécité sur ce qu’ils sont ou sur ce qu’ils font !

« Nicolas Mayer-Rossignol bénéfice, c’est vrai du soutien puissant du Ministre des Affaires étrangères (ndlr:… à la Normandie ! Est-ce vraiment un avantage?) , il représente une nouvelle génération d’élus (sic ! Les citoyens haut-normands appréciéront le raccourci peu démocratique de cette formule !); son handicap est sa jeunesse dans la fonction et, par contrecoup, une notoriété qui reste à construire, en particulier en Basse-Normandie »

Commentaire de Florestan: 

C’est au tour de Bertrand Tierce, véritable chargé de com du successeur d’Alain Le Vern, de manquer de vision ! Non seulement le jeune Mayer-Rossignol n’a aucune légitimité démocratique directe mais en plus, il dépend complètement de Laurent Fabius: pas sûr que cela soit suffisant pour faire un argument de campagne électorale en Normandie ! On pense même plutôt que cet attelage fabiusien pathétique risque de conduire la Gauche à la catastrophe…

En revanche, Laurent Beauvais a pour lui que 72% des Normands plébiscitent désormais l’idée qu’il a toujours défendu, qu’il n’a jamais méprisé ou ignoré les Haut-Normands comme Le Vern autrefois ou Mayer-Rossignol plus récemment ont pu ignorer ou mépriser les Bas-Normands (en expliquant par exemple que les Haut-Normands avait plus à faire avec les Picards…)

Depuis son élection de 2008 et surtout sa réelection de 2010 par le suffrage populaire direct en Basse-Normandie, Laurent Beauvais s’est toujours considéré comme président de région en Normandie puisque la Basse-Normandie s’est toujours considérée comme partie prenante de la Normandie contrairement à une région Haute-Normandie Levernisée et enfabiusée réduite à l’état peu enviable de n’être qu’un fief électoral pour grands barons flânant sous les ors des palais de la République à Paris…

Nous ne lirons donc pas dans le marc de café fabiusien. Notre prédiction est la suivante:

Tous les faux monnayeurs de la parole publique seront durement sanctionnés dans les urnes de l’hiver 2015.

Laurent BEAUVAIS n’est pas concerné… Bien au contraire: celui qui est président de région en Normandie depuis 2008 a toute la légitimité requise pour devenir le premier président de région de Normandie !

Laurent Beauvais, président de région en Normandie depuis 2008

Président de région de Normandie en 2016 ?


En revanche, concernant l’avenir de la droite régionale normande, la Chronique de Normandie a une analyse plus lucide:

« La droite républicaine rêve évidemment d’une victoire. Mais qui sera son candidat? La règle du non-cumul complique tout. Edouard PHILIPPE? Il devrait abandonner Le Havre pour la Région. Personne n’y croit… Joël BRUNEAU ? Il devrait abandonner Caen et il n’a pas fait ses preuves… Un patron de département? Ils ont passé l’âge. En fait, il n’y a qu’un seul candidat possible pour la droite républicaine, il s’agit de Bruno LEMAIRE qui est connu et reconnu dans les cinq départements, qui a l’autorité pour relever le défi et qui, en dépit de ses ambitions nationales, (ndlr: Bruno Lemaire, un Fabius de droite ?) aura du mal à refuser l’appel de ses amis normands… »

Commentaire de Florestan:

Et l’option centriste emmenée par Philippe AUGIER le maire de Deauville? Qu’en pense un Hervé MORIN par exemple?

Pour finir, hélas, on pourra se rappeler que le marc de café, on peut s’en mettre partout ! c’est assez salissant… Pour Bertrand Tierce, c’est clair ! au fond de la noire cafetière fabiusienne gît la future capitale normande…

« La capitale de la Normandie sera donc désignée par décret gouvernemental. Rouen sera très probablement choisie en raison de son statut métropolitain… et aussi pour des raisons politiques: Caen est à droite. »

Commentaire de Florestan:

Le ministre de l’Intérieur qui tiendra le stylo qui paraphera le futur décret gouvernemental est un « Bas » Normand partisan historique de la réunification et attaché au rôle d’équilibre que pourrait jouer Caen par rapport à la future métropole rouennaise.

Le projet de loi est clair: le gouvernement fixera par décret « le chef lieu » de la future région en tant que siège du futur conseil régional. Dans ces conditions, Caen à toutes ses chances et François Hollande, qui a déjà imposé l’unité normande à Fabius, lui imposera de ne pas être l’ogre rouennais de la future Normandie: ne serait-ce que par simple décence !

 

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