Réforme territoriale : TRIOMPHE de l’EVIDENCE NORMANDE… Reste à trouver une « capitale » !

Alors que l’Assemblée Nationale vient d’adpoter l’article 1 de la réforme régionale en validant la carte à 13 régions confirmant, à la fois, le triomphe de l’évidence normande mais aussi la remise en cause des deux régions françaises les plus identitaires (la Bretagne toujours amputée et l’Alsace fondue dans un Grand Far East), la Normandie devient, dès lors la région française la plus identifiée au niveau territorial, historique, économique et culturelle.

Plus personne n’osera désormais remettre en cause l’évidente unité normande…

Reste la question de la capitale, cette mauvaise querelle qui a justifié, a posteriori, l’existence des deux demi-régions qui se termine heureusement aujourd’hui.

Depuis 1972, les anti-réunificateurs ont toujours manipulé cette question de la « capitale » en opposant une Normandie caennaise contre une Normandie rouennaise alors que pendant plus de 40 ans, la vraie capitale d’une Normandie ainsi divisée était à Paris…

De même, le bilan de près de 50 ans de spécialisation régionale demi-normande à la sauce caennaise ou à la sauce rouennaise, est franchement CATASTROPHIQUE:

Notre région qui était une grande région industrielle, moderne par sa reconstruction d’Après Guerre et à la pointe du progrès au début des années 1970, a totalement décroché ou presque parce que ni Caen dans son coin et encore moins Rouen, placée dans l’ombre portée de la puissante région parisienne n’ont été capable de nous faire prendre le grand tournant de la métropolisation des services et du tertiaire supérieur des années 1980 – 2000 qui a vu l’émergence des métropoles de Lille, Nantes ou Rennes.

La Normandie divisée et trop sûre de son fait ou de son potentiel (et aussi parce que c’était une région de sensibilité centriste démocrate chrétienne ou conservatrice) est passée presque totalement à côté de la décentralisation des années Mitterrand:

Caen et Rouen, se regardant en chiens de faïence, se sont montrées incapables de récupérer des services, des grandes écoles, des institutions, des sièges sociaux de grandes entreprises alors que notre région subissait la plus grave crise de désindustrialisation de son histoire…

On parle de la rivalité « clochemerlesque » entre la ville aux 100 clochers (Caen) et la ville aux 100 clochers (Rouen) mais s’il fallait aussi évoquer la haine cuite et recuite entre Rouen et Le Havre pour des histoires de pont sur la Seine qui pourraient favoriser un port de bord de mer au détriment d’un port de fond d’estuaire, on finirait par être gagné par une sorte de « nausée » qui est aussi le nom de ce roman écrit par le jeune Sartre professeur de philo dans un lycée de « Bouville », cette ville au bout du bout d’un « Paris -Le Havre » qui a instrumentalisé le potentiel normand tout en niant la Normandie elle-même…

En 2007, le géographe rouennais Yves Guermond dans un livre qui a fait localement polémique ( « Rouen la métropole oubliée ») tirait le bilan impitoyable de ces 40 années désastreuses pour la Normandie, divisée, menacée d’éclatement, sans aucune vision d’ensemble, avec trois grandes villes paralysées par des querelles stériles et désormais trop faibles pour lutter séparément contre l’attraction de la région parisienne mais aussi de Lille, Nantes, Rennes, voire Le Mans, Chartres ou Angers, toutes villes plus dynamiques que nos villes normandes incapables de retenir les jeunes normands les plus talentueux, les plus diplômés, les plus ambitieux qui sont près de 6000 par an à quitter définitivement la Normandie !

Alors que faire ?

La seule solution qu’imposent les réalités géographiques, économiques et démographiques normandes c’est de créer un réseau métropolitain avec les trois villes, agglomérations et aires urbaines de Caen, Rouen et Le Havre, un ensemble qui compte de Bayeux à Vernon et Fécamp, plus d’un million d’habitants et dans lequel, les trois grandes villes normandes pourraient exercer des fonctions complémentaires non concurrentes car, répétons-le, ni Caen, ni Rouen et encore moins Le Havre ne sont assez rayonnantes, puissantes pour exercer toutes les fonctions économiques, sociales, culturelles et institutionnelles d’une « capitale » unique !

Un petit Paris de province en Normandie, à moins de 200 km du Grand Paris est donc IMPOSSIBLE !!!

Ne serait-ce que par la démographie, pour ne prendre que cet exemple, aucune des trois grandes villes normandes ne se détache:

ROUEN c’est un peu du « canada dry » de métropole régionale ! Métropole en titre sur le papier depuis la loi MAPAM du 13 janvier 2014 mais qui a le défaut d’être une agglomération certes importante mais qui n’est pas pilotée, dynamisée par une ville centre puissante: étrange pour une « métropole régionale »!

LE HAVRE c’est une commune aussi grande que celle de Paris ! Ok d’accord ! Mais on ne parle ici que de la superficie en km². La commune du Havre reste aussi la plus importante en part de population par rapport au reste de l’agglomération du Havre mais Le Havre continue d’être l’une des grandes villes françaises à perdre le plus d’habitants. Les efforts menés depuis les mandats de Rufenacht et continués actuellement par Edouard Philippe devraient bientôt conduire à stopper l’hémorragie des Havrais qui fuient leur ville mais ce n’est pas encore fait !

CAEN a l’avantage géographique d’être en position centrale par rapport à toute la Normandie mais a le double inconvénient d’être, en nombre d’habitants, la plus petite agglomération des trois grandes agglomérations normandes et aussi la commune centre la moins peuplée…

C’est pourquoi la seule solution c’est ce que propose depuis des années nos amis du collectif des 15 géographes universitaires normands d’une « métropole capitale régionale en réseau » à partir du compromis suivant:

ROUEN METROPOLE PREFECTURE REGIONALE

CAEN TECHNOPOLE CONSEIL REGIONAL

LE HAVRE PORT INTERNATIONAL CHAMBRE REGIONALE DE COMMERCE

Avec, dans chaque ville, des antennes centrales spécialisées des institutions et administrations de l’Etat déconcentré en région, à l’instar de ce que la Caisse d’Epargne de Normandie fusionnée avec succès depuis 2008 expérimente avec deux directions centrales spécialisées l’une à Caen et l’autre à Rouen.

Du côté du Gouvernement, dans le cadre de la réforme territoriale en cours, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué dans le cours du débat parlementaire à l’Assemblée Nationale, que l’Etat « déconcentré » en régions va redéployer sa présence pour tenir compte du principe d’équilibrer le territoire de régions désormais plus grandes: ça veut dire que la règle ancestrale  du jacobinisme centralisateur qui consiste à tout mettre dans un lieu unique est périmée…

Sauf que le projet de loi actuellement examiné par l’Assemblée Nationale continue de prévoir que la ville où sera le siège de l’assemblée régionale délibérante doit être aussi le siège de la préfecture de région « pour que le contrôle de légalité puisse se faire dans des conditions satisfaisantes » précise de façon presque incongrue le texte gouvernemental à l’époque d’Internet, du numérique et de la dématérialisation. Le projet de loi précise enfin qu’en dernier recours, ce sera au Ministre de l’Intérieur de fixer par décret le « chef lieu » de la future région sans que soit clairement précisé ce que recoupe l’expression quelque peu désuète et surannée de « chef lieu »…

On sent que le Gouvernement se fait très prudent et marche sur des oeufs pour ne pas avoir à exciter des guerres de clocher, notamment en Normandie !

C’est pourquoi, on surveillera de près la fin du débat à l’Assemblée Nationale le moment où sera présenté au vote l’amendement proposé par le député PRG du Calvados Alain TOURRET qui dispose que la ville qui abriterait le siège du conseil régional ne soit pas forcément la ville du préfet de région…

En attendant, la question pas si capitale de la capitale enflamme les esprits sur les forums:

l’Etoile de Normandie ne prendra jamais part au match débile du TOUTACAEN vs TOUTAROUEN.

L’Unité normande est un projet de solidarité territoriale entre toutes les parties de la Normandie, à commencer par nos trois grandes villes qui prétendent à diriger notre belle région.

Le vendredi 18 juillet 2014 à partir de 15h00 la question sensible du « chef-lieu » des nouvelles régions a été débattue à l’occasion d’une séance de l’Assemblée Nationale: l’intervention du député breton (UMP) de Marc LE FUR est plus que pertinente:

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.5751.1ere-seance–delimitation-des-regions-et-modification-du-calendrier-electoral-suite-18-juillet-2014


 

Réunification de la Normandie : l’Assemblée nationale adopte la nouvelle carte

http://www.76actu.fr/reunification-de-la-normandie-lassemblee-nationale-adopte-la-nouvelle-carte_85837/

L’Assemblée nationale a adopté, dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 juillet 2014, la nouvelle carte à 13 Régions. Haute et Basse-Normandie devraient donc fusionner.

Dernière mise à jour : 18/07/2014 à 11:02

(Photo : Wikimedia commons)

Les députés ont acté dans la nuit la fusion de la Haute et de la Basse-Normandie. (Photo : Wikimedia commons)

La nouvelle carte des Régions a été adoptée dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 juillet 2014. Après une nuit de débats et des amendements déposés depuis l’ouverture des discussions, c’est une carte de 13 Régions en métropole qui a été votée (la carte présentée par François Hollande le 2 juin 2014 en comprenait 14).

Une seule Normandie

Parmi les principales caractéristiques de cette nouvelle carte, le maintien de la fusion de la Haute-Normandie et de la Basse-Normandie. Un sondage LH2 pour la presse régionale montrait que 67% des Normands y étaient favorables. 
Cette carte comprend aussi la fusion Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Champagne-Ardenne-Lorraine-Alsace, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon.
La région centre, qui devait, dans la carte de François Hollande, fusionner avec le Poitou-Charentes et le Limousin, restera seule. La Picardie, elle, sera rattachée au Nord, la fusion avec la région Champagne ayant été abandonnée. L’idée d’une Picardie rattachée aux deux Normandie semble donc définitivement écartée.

Et la capitale ?

Une carte qui devrait être définitive, même si les Départements pourront toujours, à leur initiative, changer de Région de rattachement. Une démarche qui ne devrait cependant pouvoir se faire qu’à partir de 2016. Reste désormais, parmi les grandes décisions à prendre sur ce dossier, à choisir les futures capitales régionales. Un point qui devrait animer le débat : Rouen ? Caen ? Le Havre ? Rouen s’est d’ores et déjà préparée pour tenter de rafler cette place de capitale de la grande Normandie.

Posts created 1655

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut