Quand une journaliste du MONDE découvre le cas d’école NORMAND…

Cela donne quelques raccourcis audacieux pour défendre la bonne cause de l’évidence de l’unité normande:

Par exemple, passer de la création du duché de Normandie en 911 au découpage administratif de 1956 en passant par dessus 1790 et la création des cinq départements normands ou la Libération de 1944 et ses conséquences terribles pour la Normandie jusqu’à aujourd’hui puisque c’est par souci moral de réparation du sacrifice des Normands d’il y a 70 ans que le président de la République a arbitré pour une fusion normande stricto sensu !

Mais passons, la presse dite de « référence » s’autorise quelques libertés: les lecteurs du Monde sont des gens de qualité ils corrigeront d’eux-mêmes…

Allons donc à l’essentiel: en quoi la Normandie serait le « laboratoire de la fusion des régions »?

La question posée en titre est bonne et c’est même la seule qui vaille pour donner à la Normandie un intérêt national car les questions dont on a ici l’habitude, vont être péniblement découvertes et abordées ailleurs.

Là encore de façon trop esquissée, la journaliste du Monde découvre que la Normandie fusionnée existe déjà en prenant l’exemple de la chambre régionale d’Agriculture. Elle aurait pu parler de façon encore plus pertinente du comité régional de tourisme où l’évidence normande s’impose ou présenter l’exemple de la Caisse d’Epargne de Normandie qui démontre qu’une fusion régionale peut être une belle réussite.

De même, la fusion pilote et volontariste des chambres régionales de commerce et d’industrie n’est que trop brièvement évoquée…

Pas un mot, matière trop subtile pour une journaliste « du Monde »,  sur le projet pour le coup expérimental d’une capitale régionale en réseau de villes en lien avec la métropole rouennaise…

Pas un mot, donc, sur le collectif des Quinze géographes universitaires normands qui ont pourtant fait l’objet d’un reportage sur France 5 dans l’émission de débats d’Yves Calvi:

Rien dans « Le Monde »!

Alors que ce 23 juillet, l’Assemblée Nationale votait favorablement pour la nouvelle carte à 13 régions (en attendant la seconde lecture à l’occasion de la suite du débat parlementaire à l’automne prochain).

Finalement, en lisant l’article de la journaliste du Monde jusqu’au bout on a la désagréable impression que le titre ne correspond pas au contenu pourtant annoncé:

La Normandie ne serait que le laboratoire du refus de la classe politique locale de fusionner. 

Et l’article de se focaliser sur les élus régionaux comme s’il n’y avait que ces professionnels d’eux-mêmes pour  s’intéresser à l’avenir de la Normandie!

Ainsi, l’article met l’accent sur le problème aéroportuaire normand alors que la Normandie maritime et portuaire a fait d’importants progrès et que la Normandie de l’industrie aéronautique s’envole !

On dirait que la journaliste du Monde a secoué des marroniers en oubliant qu’en Normandie il y a surtout des pommiers qui ne donnent pas que des pommes de discorde !

On pensait lire un article dans un grand quotidien national présentant de façon objective tout l’intérêt, les initiatives, potentiels mais aussi les limites du « laboratoire » normand.

On lit un article qui se vautre dans la facilité médiatique d’un angle d’approche très politicien (par exemple : la position de Philippe DURON à partir de 2004) 

Mais quitte à parler de la classe politique régionale en Normandie, il eut été plus honnête de parler sinon de rendre hommage aux élus qui, non sans courage, ont porté la conviction forte de l’évidence normande quand ce n’était surtout pas l’heure d’en parler.

L’article ne propose qu’une liste succinte des politiques de coopérations régionales inter-normandes menées depuis 2004 sans aucun recul critique… alors que tout le monde sait en Normandie qu’il y avait et qu’il y a toujours un président de région de trop !

C’est sur ce point que la lecture de cet article « du Monde » devient la plus consternante:

Pas un mot sur Laurent BEAUVAIS, le président de région en Normandie (socialiste) qui a toujours défendu la réunification ! Pas un mot non plus sur Antoine RUFENACHT, l’ancien député maire du Havre qui a toujours défendu l’idée d’unir la Normandie autour de l’estuaire de la Seine… Pas un mot sur l’expérience d’un pôle métropolitain de l’Estuaire emmené par Edouard PHILIPPE en digne successeur de Rufenacht et par le maire centriste de Deauville, Philippe AUGIER

Par contre, l’avis du Twitter haut-normand de Fabius sur la fusion avec la Picardie, pas de problème ! On l’a !

Mais on n’aura pas, dans cet article  « du Monde » l’avis du Ministre des affaires étrangères à la Normandie (en pages internationales, en revanche… On aura forcément des nouvelles du « chat qui ne dort que d’un oeil »)

Bref! Les méfaits des Fabiusiens de Hot-Normandy ad nauseam ! A croire qu’en Normandie Basse on ne lit que Ouest France… (mieux informé sur toute la Normandie que « Le Monde »!)

Mais s’il n’y avait que cela…

Je ne sais par quelle curiosité malsaine, la journaliste du Monde s’est obligée à renifler les poubelles de l’Histoire:

Elle s’est enquise de l’opinion d’un certain… Alain LE VERN ( « retiré de la vie politique ») sur le triomphe actuel de l’évidence normande:

La réunification de la Normandie ?

« Une union du passé » dixit LE VERN l’homme du passif anti-normand de 1998 à 2013…

Mais qu’est-ce qu’on en a foutre de savoir ce que peut bien penser Alain LE VERN de l’unité normande retrouvée imposée à Laurent FABIUS par François HOLLANDE ?

L’avis de LE VERN en 2014 ?

ON S’EN FOUT !!!!


Voici l’article, à vous de juger ! 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/07/22/la-normandie-laboratoire-de-la-fusion-des-regions_4460753_823448.html

La Normandie, laboratoire de la fusion des régions ?

Le Monde.fr | 22.07.2014 à 20h32 • Mis à jour le 23.07.2014 à 19h09 |Par Manon Rescan

Fusion des régions : Basse-Normandie et Haute-Normandie (carte)

Demandez à n’importe quel touriste s’il a passé ses vacances en Haute ou en Basse-Normandie, il vous répondra probablement « en Normandie » tout court.

Au bord de la Manche, la question du redécoupage régional pourrait se résumer à ce constat. Du Cotentin au port du Havre, de la cathédrale de Rouen au parc régional du Perche, il y a longtemps que la « réunification » d’une Normandie divisée administrativement en 1956 fait débat.

La séparation du territoire était dès le départ loin de constituer une évidence. Unis depuis le Xe siècle et la création du duché de Normandie, les cinq départements normands avaient été divisés pour tenter un découpage mieux adapté aux spécificités d’une Haute-Normandie considérée comme plus industrielle et d’une Basse-Normandie plus rurale.

Après coup, Serge Antoine, haut-fonctionnaire auteur du découpage, a cependant lui-même ouvertement douté de la pertinence de ce choix. « Si c’était à refaire, je ne ferais qu’une seule Normandie », a-t-il ainsi déclaré à L’Express en 2004, alors que la question de la réunification des deux territoires animait déjà la campagne pour les élections régionales.

DÉJÀ FUSIONNELLES

Les deux Normandies ont en effet depuis leur création conservé des liens très forts. Au chapitre des fusions d’institution, elles disposent ainsi d’une avance majeure sur les futures grandes régions dessinées par le nouveau redécoupage territorial.

Agriculteurs haut et bas-normands se réfèrent à une seule et même chambre d’agriculture, et ce depuis les premiers découpages régionaux. Bientôt, ce sera également le cas pour les chefs d’entreprise, puisque les deux chambres de commerce et d’industrie ont amorcé leur fusion, qui doit être effective en 2016.

 

  • La Normandie est-elle prête pour l’unification? – 15/01

    Avec deux régions pour six départements, les deux Normandie (Basse et Haute) figurent parmi les régions concernées par la réforme de regroupement de régions voulue par François Hollande. La réunification de la Normandie est envisagée depuis des années, mais elle s’est toujours heurtée aux réticences des deux capitales, Caen et Rouen.

Vue aérienne du Mont-Saint-Michel, le 2 février 2012.

Vue aérienne du Mont-Saint-Michel, le 2 février 2012. | AFP/KENZO TRIBOUILLARD

Au-delà de leurs racines historiques, ces unions constituent surtout des opportunités économiques. Fort de ses 3 millions de visiteurs chaque année, le Mont-Saint-Michel pourrait à lui seul symboliser l’intérêt que les deux régions ont eu à capitaliser les moyens autour de leurs atouts communs : miser sur l’attractivité pour dynamiser le territoire.

Dans la bouche des acteurs économiques, l’union est aussi une question de taille critique, alors qu’avec 1,4 et 1,8 million d’habitants, la Basse et la Haute-Normandie comptent parmi les plus petites régions de France. « Plus on est petit, moins on a de chance d’être entendu », rappelle Jean-Pierre Désormeaux, patron de l’actuelle chambre de commerce et d’industrie de Haute-Normandie, quand tout le bassin de la Seine regarde vers les institutions parisiennes pour développer l’activité économique le long du fleuve qui se jette au Havre.

LE POLITIQUE À RECULONS

Vue du port du Havre, deuxième port français, en janvier 2011.

Vue du port du Havre, deuxième port français, en janvier 2011. | AFP/KENZO TRIBOUILLARD

La coopération entre les deux territoires ne s’érige pourtant pas en évidence pour tous. Les acteurs économiques ont d’ailleurs bien souvent devancé le politique sur la question.

Depuis 1956, la question de la « réunification » était essentiellement portée par une opposition de droite. François-Xavier Priollaud, conseiller régional UDI de Haute-Normandie, tempête aujourd’hui contre une majorité qui lui avait, jusque-là,

« opposé des fins de non recevoir à plusieurs reprises » lorsqu’il souhaitait amener la question en débat.

Ancien président de la région haut-normande, aujourd’hui en retrait de la vie politique, Alain Le Vern ne cache pas, lui, ses réserves sur l’apparente évidence d’une union « du passé ». Au moment de l’annonce d’un redécoupage des régions, son successeur, Nicolas Mayer-Rossignol, avait d’ailleurs dans un premier temps proposé une union qui irait jusqu’à raccrocher la Picardie à l’ensemble régional.

De l’autre côté de l’estuaire de la Seine, Philippe Duron, député de Caen, dont il est l’ancien maire, et ancien président de la région Basse-Normandie, reconnaît, lui, sans mal, que la perspective d’un rapprochement avec les Haut-Normands était d’abord fondée sur des raisons politiciennes. « Lors des régionales de 2004, les listes du Parti radical et de l’UDF s’étaient dites pour la réunification. Nous n’avions pas eu le choix que de nous prononcer positivement sur le sujet, sinon ça aurait été mal compris par la population. »

Elus en Basse-Normandie, réélus en Haute-Normandie, les socialistes n’ont eu d’autre choix que de donner des gages de coopération.

De l’organisation trimestrielle de réunions communes sont nés plusieurs projets, comme la création de pôles de compétitivité ou d’un fonds d’amorçage pour les entreprises. Les universités se sont rapprochées, les élus réfléchissent aux moyens de dynamiser leur patrimoine maritime et entendent batailler côte à côte sur l’amélioration de leur desserte ferroviaire, mais aussi parvenir à relancer le projet de coopération avec Paris autour de l’axe Seine.

« CHACUN VEUT SON JOUJOU »

Aérogare de Deauville

Aérogare de Deauville | CC BY-SA 3.0/Wikimedia Commons

Le mariage en construction est pourtant loin d’être un plein succès et les Normands savent déjà que l’union implique des concessions que tous ne sont pas prêts à faire. Le cas de l’aéroport de Deauville-Normandie, le seul aéroport « interrégional » – géré de concert par deux régions – en est emblématique.

Depuis 2006, celui-ci devait offrir la nouvelle plateforme ouvrant le territoire vers l’international, en accueillant la  compagnie à bas coût Ryanair. Las, cette dernière s’est finalement retirée du projet et Deauville n’accueille aujourd’hui qu’une ligne régulière vers Londres. Même si l’aéroport a gonflé son trafic et est aujourd’hui le premier aéroport normand – avec 135 000 voyageurs en octobre 2013, notamment grâce aux vols charters vers des destinations de vacances – il n’y a guère que Nicolas Mayer-Rossignol, président du conseil régional de Haute-Normandie, pour louer la « réussite » d’un projet interrégional. Ailleurs, il fait grincer des dents.

Pour beaucoup, Deauville-Normandie n’est pas à la hauteur de ses ambitions, et c’est entièrement le fait de querelles de chapelle. La Normandie est ainsi probablement l’une des seules régions à disposer de trois aéroports dans un rayon de soixante kilomètres : Deauville, Le Havre et Caen. « Chacun veut son joujou », soupire un ancien élu. Si les régions ont cessé de financer les plateformes, ce n’est pas le cas d’autres collectivités, pas prêtes à renoncer à leurs fleurons.

L’ancien maire de Caen, Philippe Duron, assume ainsi le maintien de l’aéroport de sa ville. « Les entrepreneurs installés à Caen ont besoin d’une ligne directe avec Lyon » , affirme-t-il. « La réalité économique, ça ne se décrète pas », poursuit l’élu pour justifier sa position.

En évoquant l’avenir, M. Mayer-Rossignol insiste sur la nécessité de mettre en œuvre une politique régionale « à géométrie variable » dans une future Normandie réunie. A qui cette géométrie profitera-t-elle ? Quelles seront les concessions impossibles à faire ?

« Il faut acter la non-concurrence entre les territoires », invoque Philippe Rosay, de la CGPME Haute-Normandie, en parlant des projets économiques. Le constat fonctionne aussi pour le politique. Malgré les déclarations d’intention, les Normands n’ont pas fini de se désunir sur certaines questions. Prochaine bataille en date, le choix de la capitale. Rouen et Caen se disputent le titre et pourraient mettre à mal une coopération pourtant avancée.

 

 

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