Les syndicats sont arrivés à un compromis sur un “nouveau rendez-vous de mobilisation” à la fin du mois de novembre
Les syndicats ont préservé leur unité jeudi soir, après une réunion laborieuse, avec un compromis sur “un nouveau rendez-vous de mobilisation” contre la réforme des retraites entre les 22 et 26 novembre, sans en préciser les modalités renvoyées à lundi, après les manifestations samedi. Réaffirmant sa “détermination face à une réforme gouvernementale qui demeure injuste, inefficace”, l'intersyndicale a appelé “en écho aux préoccupations des salariés” à “un nouveau rendez-vous national de mobilisation dans la semaine du 22 au 26 novembre dont les modalités et le contenu seront déterminés lors de la réunion du 8 novembre”. Ce communiqué commun n'a pas été signé, comme à chaque fois, par FO, toujours favorable à une grève nationale interprofessionnelle de 24 heures. Pour la CGT, qui avait insisté mercredi sur une nouvelle journée de mobilisation nationale, “ce nouveau rendez-vous sera une journée d'action et de mobilisation” à l'instar des précédentes. “Tout cela sera clarifié lundi”, a-t-elle assuré.
À l'issue de la réunion qui s'est tenue pendant plus de trois heures au siège de la CFE-CGC, elle s'est aussi montrée satisfaite de la décision de l'intersyndicale qui scelle une nouvelle fois “l'unité qui perdure” entre les syndicats, à l'unisson avec d'autres responsables syndicaux sur ce point. En revanche, le numéro deux de la CFDT Marcel Grignard a prévenu : “Nous n'envisageons ni des mobilisations massives avec des grèves, ni des manifestations partout.” “On ne va pas se mobiliser sur les retraites tous les jours jusqu'à je ne sais pas quand”, a-t-il commenté. Selon lui, les syndicats vont se retrouver lundi “parce que tout le monde a besoin de voir comment sera la mobilisation samedi”, faisant état d'”incertitudes” sur son ampleur.
Mobilisation samedi
D'autres chefs de file de l'intersyndicale se sont aussi montrés réservés sur une nouvelle grande journée de grève et de manifestations nationales après les défilés prévus samedi. “Il ne faut pas avoir des modalités d'action qui ne correspondraient pas à la situation”, a estimé Jean Grosset (Unsa). Pour la CFTC, Joseph Thouvenel a expliqué que son syndicat “va regarder avec beacoup d'attention la mobilisation de samedi, on verra si les Français veulent continuer le même type de mobilisation ou s'ils sont usés”.
Dans le camp des plus déterminés, la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison a assuré : “Nous n'en aurons pas fini avec la question des retraites même si nous arrivons à la fin d'un processus.” Pour Annick Coupé de Solidaires, “la réforme reste totalement impopulaire, le gouvernement isolé” et “il est extrêmement important de réussir la journée du 6 pour montrer que la mobilisation perdure”.
“Travail commun” des syndicats
Depuis la rentrée, sept journées de mobilisation contre la réforme phare de la seconde partie du quinquennat de Nicolas Sarkozy ont fait massivement descendre dans la rue les Français. La dernière, le 28 octobre, avait marqué un net reflux sur fond d'arrêt des grèves, notamment dans le secteur des raffineries. Alors que le texte adopté par le Parlement attend, avant d'être promulgué, le verdict du Conseil constitutionnel, saisi par le PS, des salariés de divers secteurs ont bloqué jeudi les accès à plusieurs aéroports, dont ceux de Roissy, Toulouse, Clermont-Ferrand, Nantes.
Peu mobilisés jeudi pour la rentrée après la Toussaint, les lycéens sont appelés par leurs organisations comme par celles des étudiantssalaires, le pouvoir d'achat et les conditions de travail”, une manière de préparer l'après-conflit des retraites. à défiler samedi. Au-delà des retraites, les syndicats comptent désormais “poursuivre leur “travail commun” sur l'emploi, les salaires, le pouvoir d'achat et les conditions de travail”.