Réenchanter le Grenelle

Cette semaine, l’Assemblée nationale poursuivait l’examen du budget de la nation. Après le vote sur les recettes la semaine dernière, nous attaquons la partie dépenses. Mercredi soir, nous avons étudié les crédits alloués à la mission Ecologie, développement et aménagement durables. Au nom du groupe socialiste, je suis intervenu sur la grande déception du Grenelle, que l’on peut assimiler à un art consommé de la communication au service d’une ambition électorale à court terme. La première étape fut le grand remue-méninges qui a fait plancher tout le monde, en évitant au passage les sujets qui auraient pu fâcher. Je pense au nucléaire notamment. L’étape numéro 2 : la grande messe. Rappelons-nous des propos du Président de la République, qui nous parlait du Grenelle comme un New Deal écologique en France, en Europe et dans le monde, rien que cela !
La troisième étape fut celle de la loi cadre, qui est en fait une compilation des engagements euréopéens. Puis ce fut le Grenelle 2, qui se fit un peu attendre. Là rien de plus qu’une boîte additionnant des dizaines d’articles, et plusieurs codes revus. Mais surtout un labyrinthe de plus de 200 décrets. A croire que le gouvernement a voulu faire illusion en noyant le poisson. La fameuse cathédrale du ministre d’alors, ressemble davantage à un château de sable. Car depuis, le gouvernement n’a eu de cesse de défaire et détricoter les choses. Il en va ainsi du mix énergétique que la France doit mettre en oeuvre, avec la question déterminante des énergies renouvelables. Or l’éolien terrestre et le photovoltaïque considéré comme des bêtes noires ont tout simplement été freinés. Résultat, la France n’atteindra pas ses engagements portant à 23% d’ici 2020 la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie. L’autre conséquence, tout aussi désastreuse, est que les fameux emplois verts que l’on nous promettait sont passés au rouge; on en verra sans doute jamais la couleur. Il en va de même sur un autre secteur, la gouvernement autorise d’un côté la circulation des camions de 44 tonnes, et de l’autre tout semble fait pour définitivement tuer le Fret ferroviaire dans notre pays. La part de ce dernier a été divisée par deux entre 2000 et 2010.
Bref, depuis 2007, le gouvernement nous sert le Grenelle comme un plat à toutes les sauces. 4 ans après, la déception est grande. Encore 4 ans à ce rythme, et il ne restera plus grand chose des espérances du début. 2012 et l’election présidentielle devront nécessairement réenchanter le Grenelle. Telle a été la teneur de mon intervention face au ministre lors de l’examen des crédits dévolus au développement durable.

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