Tension à tous les étages: L’hôpital au bord de l’asphyxie

 

    Hopital-3.jpgLe drame de la maternité de Port Royal a frappé tous les esprits et mis en lumière les difficultés croissantes auxquelles sont
confrontés nos établissements hospitaliers publics face aux déserts médicaux, aux désengagements de la médecine de ville et à la course à la compétivité-rentabilité.

 

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Les admissions aux urgences ont doublé en 20 ans (celle du CHU de Rouen pointe en tête de ce classement), les
consultations et actes de tous types aussi, générant une augmentation d’activité que bien des filières souhaiteraient connaître. Paradoxalement, cela s’apparente ici à une asphyxie progressive
faute de moyens, faute de personnels qualifiés, faute d’une structuration cohérente à l’échelle des établissements et des territoires. Pourtant, des réformes, il y en a eu en 20 ans dont le
fameux HPST (Hôpital Patients Santé et Territoire) de Roselyne Bachelet qui sous couvert de qualité renforcée, aura réussi à saucissonner les établissements qui cèdent certaines branches
lucratives au privé comme dans un vente à la découpe (voir le démantèlement du Havre); à briser certains potentats médicaux tous en créant de nouveaux mandarinats au sein des pôles médicaux;
à mettre via une tarification unique tous les services en concurrence sous l’égide d’une rentabilité, peu en vogue dans les secteur des soins et stupide au regard des missions de l’hôpital
public. Car l’enjeu majeur est bien ici dévoilé: l’hôpital PUBLIC a ceci de particulier qu’il répond sans préjugé, sans laisser-passer, sans contrepartie à tous ceux et toutes celles qui se
présentent à lui, quelque soit son âge ou son origine. Cette mission unique d’intérêt général appelée MIGAC a un coût, un coût mal valorisé, mal repartie, rogné depuis des
années.


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En effet, la Droite n’aime ni hôpital, ni les fonctionnaires hospitaliers. Elle aura privilégié pendant 10
ans, l’activité privée médicale et chirurgicale au détriment d’un accès pour tous, quitte à payer sur les deniers publics les pots cassés, si la clinique adossée à l’hôpital coule (c’est le
cas de Fécamp). durant cette période, L’Etat et ses services centralisés sous le sigle ARS auront surtout distribuer des cartons rouges au public, en conditionnant leurs financements à des
plans d’économie drastiques voir suicidaires (CHU de Caen) dont la seule variable réelle est bien évidemment le personnel qui représente en moyenne 70% des dépenses. Si la Droite n’aime pas…..,
la Gauche ne l’avait pas gâté non plus l’hôpital lors de la mise en place des 35H. Cette réforme capitale du temps de travail n’a jamais été aboutie dans ce secteur faute de professionnels
qualifiés en nombre suffisant et de financements des postes nécessaires à sa réalisation.

 

                                 
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Au final, on assiste à un long supplice, infligée à un service public dont TOUS vantent l’importance, le
professionnalisme et la pertinence en matière de cohésion sociale et territoriale notamment et, dont CHACUN oublie aussi vite que possible les engagements nécessaires. Car, l’hôpital souffre d’un
manque d’investissements massifs pour répondre aux besoins notamment en hospitalisation de jour, d’un manque de professionnels qualifiés et formés, d’un manque d’attractivité (gagner le SMIC pour
travailler  WE et jours fériés est peu motivant), d’une tarification partiale et destructrice (maternité du Belvédère) et seul point surlequel s’est engagé la ministre de la Santé.


 

Si notre santé a un prix, il ne faut pas que le prix à payer se fasse au détriment de notre santé. 

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