De la nécessité d’une taxe carbone

Dans les dix prochaines années, un tiers de la production économique mondiale sera localisée dans les pays les plus durement
frappés par le changement climatique, une augmentation de 50 % par rapport à la situation actuelle.

67 pays, totalisant une production de 44 000 milliards de dollars (32 000 milliards d’euros), seront soumis aux conséquences de
phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus nombreux, tels que les tempêtes, les inondations, les sécheresses ou la hausse du niveau de la mer.

Résultat, les dix pays les plus exposés au péril climatique sont aussi parmi les plus pauvres : le Bangladesh, la Guinée-Bissau,
la Sierra Leone, Haiti, le Soudan, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Cambodge, les Philippines et l’Ethiopie. Mais certaines des économies mondiales les plus importantes et à la
croissance la plus rapide devraient également être touchées : l’Inde (20e), le Pakistan (24e) et le Vietnam (26e) dans la catégorie « risque extrême », de même que l’Indonésie (38e), la Thaïlande
(45e) et la Chine (61e), classés « à haut risque ».

Dernier exemple de cette vulnérabilité : le cyclone Phailin, qui a touché les côtes orientales de l’Inde le 12 octobre faisant
quatorze morts, a entraîné 4,15 milliards de dollars de dégâts dans le seul Etat de l’Orissa, dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’industrie minière. Près d’un million de
tonnes de riz y ont été détruites, tandis que les principales infrastructures – routes, ports, rails et télécommunications – ont été gravement endommagées, perturbant le fonctionnement et les
chaînes d’approvisionnement des entreprises et des industries.

 A l’inverse, les pays les moins à risque sont tous situés en Europe du Nord :
l’Islande, la Norvège, l’Irlande se partagent le podium, suivis de la Finlande, du Luxembourg et du Danemark. Si le sud de l’Europe doit connaître d’importants changements climatiques dans les
cinquante prochaines années, les pays exposés, tels que Malte, l’Italie ou la Grèce, ont développé une forte capacité d’adaptation et une faible sensibilité, qui diminuent leur vulnérabilité,
note l’étude. C’est également le cas des Etats-Unis, classés « à faible risque » (158e), en dépit de régions côtières exposées aux tempêtes et à l’élévation du niveau de la mer.

Les risques pour les cinquante plus grosses villes du monde ont aussi été évalués. Les cinq centres urbains les plus menacés
sont Dacca (Bangladesh), Bombay (Inde), Manille (Philippines), Calcutta (Inde) et Bangkok (Thaïlande). A l’opposé, les deux seuls à être considérés comme « à faible risque » sont Paris (la France
se classe en 164e position des pays) et Londres (Royaume-Uni, 173e position).

La nécessité de la taxe carbone prend tout son sens. En effet, le tout routier que les gouvernements précédents ont laissé se
développer a atteint ses limites. Même s’il est indispensable de la réévaluer en tenant compte des particularités régionales et de certains secteurs de notre économie, son application doit se
faire dans des délais raisonnables. Il est impératif aussi de développer rapidement les alternatives connues que sont le ferroutage et le transport fluvial. Il en va de l’avenir de cette planète
et nous devons y contribuer à la mesure de nos moyens.

Posts created 1187

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut