A la différence de nos élus, les Trois Rois Mages de passage à Bethléem ont reconnu l’enfant Jésus! Pas sûr que nos élus fassent route commune comme les trois rois mages en suivant la belle étoile normande !
Qui des trois fait le Baltazar, le Melchior et le Gaspard…
voire le chameau?
Qui déblatère sur le pôle métropolitain normand? Personne… Bien entendu, c’est une si belle idée, intelligente, innovante etc, etc…
En l’occurrence, nos ânes bâtés ne savent vraiment pas ce que c’est qu’un pôle métropolitain au regard de la loi du 16 décembre 2010 qui les définit à partir, d’ailleurs, du cas d’école normand ! Il s’agit d’un EPCI (établissement public de coopération intercommunal) qui vise à intégrer des agglomérations d’une certaine taille à partir d’une agglomération urbaine d’au moins 100 000 habitants pour arriver ensemble à une taille critique métropolitaine.
Voir pour mémoire, la définition d’un pôle métropolitain ci-dessous:
Ce qui est affligeant, c’est que l’on risque d’avoir en Normandie à partir des trois grandes agglomérations normandes… trois pôles métropolitains au lieu d’un seul:
1° Rouen -Elbeuf- Val de Reuil mystérieusement validé par un préfet de région aux ordres de Fabius.
2° Le Havre Estuaire -Lisieux mystérieusement invalidé par un préfet de région aux ordres de Fabius.
3° Caen, « pôle » occidental dans les limbes…
Sauf qu’on n’atteint pas une taille critique métropolitaine en intégrant uniquement que des communes péri-urbaines rurales et leurs habitants: quel est l’intérêt national, normand et européen d’un pôle métropolitain de Caen La Mer avec Villers-Bocage ou Merville-Franceville?
Pour des raisons clochemerlesques qui confinent à la pyschiatrie, nos « grands » élus confondent ainsi deux choses essentielles mais différentes:
1° La construction d’un réseau métropolitain pour intégrer une taille critique QUALITATIVE au niveau régional, national et européen, qui devrait être la priorité urgente et absolue en raison de la réunification normande au 1er janvier 2016
2° La construction d’un grand réseau régional urbain par contractualisation de finances et de projets à partir du réseau métropolitain de tête avec le soutien du futur conseil régional normand.
On peut faire le pari assez simple que ces pitoyables tentatives échoueront devant le véto gouvernemental qui a déjà imposé l’autre grande évidence raisonnable à des élus locaux (voire localistes) qui n’ont aucune maturité territoriale: l’unité normande !
Car la future répartition des rôles entre « chef-lieu » (préfecture) « hôtel de région » (conseil régional) ou lieu de réunion de l’assemblée plénière, entre Caen et Rouen ne serait idéale que dans le cadre d’un pôle métropolitain unissant les trois grandes agglomérations…
Le problème psychologique grave de nos « grands » élus (Bruneau, Philippe, Sanchez…) c’est qu’ils se croient à la tête de chefferies rivales ce qui implique qu’ils refusent les réalités géographiques urbaines normandes (une polycentralité équilibrée) qu’un pôle métropolitain unique permettrait enfin de développer et de valoriser pour toute la Normandie…
Soit parce qu’à Caen et au Havre on craint d’être dominé par Rouen Métropole au sein d’un pôle métropolitain unique, soit parce qu’à Caen, au Havre ou à Rouen on refuse encore le pari de la parité et de l’équilibre au sein d’un pôle métropolitain unique.
Une nouvelle fois, il faudra déployer une pédagogie « forte » pour faire rentrer ces mauvais élèves dans le rang:
1) L’effet Normandie réunifiée va être puissant: la société civile normande, de plus en plus agacée, va pousser fort pour obliger les élus à oublier leurs querelles mesquines et absurdes. La future grande région va avoir besoin d’être pilotée. Fabius aura peut-être la sagesse de proposer un accord gagnant-gagnant pour Caen et Le Havre avec Rouen Métropole, ce n’est pas impossible.
2) Jouer à plus con que toi dans la cour de récréation de la Normandie réunifiée coûtera de plus en plus cher: l’Etat, l’Europe pourraient refuser de labelliser ou de financer des projets qui seraient « égoïstement » portés sous le bon prétexte du manque d’intérêt général ou d’une taille critique inférieure aux critères de sélection… C’est ce qui s’est récemment passé avec la labellisation « French tech » sur le numérique: la présentation de candidatures séparées Caen et Rouen a été un échec pitoyable et ridicule qui a contraint les maires des deux villes concernées de s’associer avec Le Havre pour enfin obtenir le label et les financements qui vont avec…
Cette affaire devrait servir d’avertissement.
Le clochemerle Caen-Rouen- Le Havre doit cesser au plus vite car il pourrait mettre en péril le chantier de la réunification normande qui va commencer dans le courant de l’année 2015.
Pas sûr que les élus du futur conseil régional de Normandie, à commencer par son président qui sera un peu comme un nouveau « duc de Normandie », auront la patience de subir encore longtemps ces chicaneries ineptes entre les trois agglomérations. Même constat du côté du gouvernement qui pourrait mettre en oeuvre sa menace de moduler à la baisse la dotation générale de fonctionnement pour les collectivités qui refuseraient tout travail coopératif approfondi: les pôles métropolitains pourraient être concernés et la loi du 16 décembre 2010 pourrait être précisée si nécessaire pour éviter d’associer des Caennais et les betteraves sucrières de la plaine pour créer un « pôle métropolitain » de taille européenne !
En attendant, c’est Nicole AMELINE (la députée UMP d’une Côte Fleurie dont les élus se prononcent pour un pôle avec Caen) qui, en ces jours de fêtes de Noël, a raison lorsqu’elle appelle à créer un vrai pôle de l’Estuaire entre Caen et Le Havre: il y a toujours un ravi ou une ravie de la crèche, c’est toujours inattendu et cela fait toujours plaisir à voir !