Petroplus : La date limite de dépôt des offres a été repoussée au 5 février 2013

Arnaud Montebourg peut être satisfait : comme l’espérait le ministre du redressement productif, le tribunal de commerce de Rouen a accordé, mardi 13 novembre, un délai supplémentaire de trois mois aux candidats à la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime). La date limite de dépôt des offres, qui était fixée initialement au 5 novembre, a été repoussée au 5 février, a indiqué le greffe du tribunal.

Ce nouveau délai devrait permettre au fonds souverain libyen de préparer une offre de reprise en bonne et due forme, espère-t-on à Bercy. Pour l’heure, les juges ne disposent que d’une offre en bonne et due forme, celle de Net Oil, une société fondée par un homme d’affaires sulfureux, Roger Tamraz, vétéran du pétrole mais aussi intermédiaire dans des marchés d’armement. Sa candidature n’a jusqu’à présent pas convaincu les pouvoirs publics, ni la justice.
Pour tenter de vaincre ce scepticisme, Net Oil a récemment indiqué s’être entendu avec BP et le trader Ascon, qui pourraient approvisionner la raffinerie en brut, et avec le coréen Hyundai, qui pourrait moderniser les installations. Deux soutiens de poids. Le gouvernement préférerait toutefois une autre solution, et le cabinet d’Arnaud Montebourg a donc sollicité ces dernières semaines de nombreuses entreprises susceptibles de s’intéresser à la raffinerie.

COMPLEXITÉ D’UNE TELLE REPRISE

En dehors de Net Oil, sept sociétés, toutes étrangères, ont ainsi déposé des marques d’intérêt ou des lettres d’intention. Parmi elles figurent la LIA, le fonds d’Etat libyen. Arnaud Montebourg en personne s’est rendu à Tripoli, lundi 12 novembre, pour faire avancer le dossier. Au-delà du cas Petroplus, il envisage même de créer un groupe pétrolier franco-libyen…
Compte tenu de la complexité d’une telle reprise, il était cependant impossible d’aboutir au dépôt par la Libye d’une offre formelle de reprise formelle de Petit-Couronne avant plusieurs mois. C’est pourquoi le tribunal a accepté de donner un nouveau délai relativement long, quitte à prolonger le suspense autour de ce site, officiellement en liquidation judiciaire depuis le 16 octobre.
Malgré les réticences françaises, les dirigeants de Net Oil ne renoncent nullement à leur projet. Mieux : ils se disent prêts à s’associer au fonds libyen. « Nous connaissons bien les Libyens », rappelle Dominique Paret, vice-président de Net Oil. La compagnie pétrolière aujourd’hui libyenne Tamoil a, en effet, été créée par Roger Tamraz, et elle lui doit son nom. « Si les Libyens veulent participer avec nous à l’aventure Petroplus, pourquoi pas ? Nous sommes ouverts à toute forme de partenariat. »
De même, les dirigeants de Net Oil seraient ravis d’obtenir le soutien du Fonds stratégique d’investissement (FSI). « Puisque le fonds semble prêt à appuyer une offre libyenne, pourquoi ne ferait-il pas de même avec nous ? » Une demande en ce sens a été transmise au FSI.


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